Hausse de 14% des victimes mortelles des accidents de la route

17 juillet 2008 - 11h14 - Maroc - Ecrit par : L.A

Lors d’une récente rencontre à Casablanca sur la sécurité routière, le ministre du Transport, Abdelkrim Ghellab, a relevé une hausse inquiétante des accidents de la route durant les cinq premiers mois de 2008. Les accidents de la route sont en augmentation. Cette tendance à la hausse s’est confirmée durant les cinq premiers mois de l’année 2008. Le nombre des accidents a ainsi augmenté de 13,69% et celui des tués de près de 14% par rapport à la même période de l’année dernière. Pour ce qui est des blessés graves, leur nombre a enregistré une hausse de 10,38%. Des statistiques qui donnent froid au dos.

La réduction du nombre des tués et des blessés dans les accidents de la route est plus que jamais la priorité que s’est fixé le ministère de l’Equipement et du Transport. Dans le cadre de la politique d’ouverture du ministère sur les différents organes de presse, les composantes de la société civile et les opérateurs économiques et sociaux, Karim Ghellab, ministre de l’Equipement et du Transport a présidé mercredi 16 juillet à Casablanca une rencontre sur la sécurité routière. Au menu de cette manifestation, ont figuré la présentation du plan de communication en matière de prévention et sécurité routière, la diffusion en avant-première du nouveau spot de sensibilisation « Les cagoules » et la présentation des autres supports de communication.

Un hommage a également été rendu à Abderrahmane Bilali, un conducteur professionnel modèle qui a parcouru selon ses déclarations 8 millions de kilomètres sans le moindre accident de circulation ou contravention. En outre, a été programmée une cérémonie de remise des radars portables pour le contrôle de vitesse.

Lors de cette rencontre, Karim Ghellab, ministre de l’Equipement et du Transport n’a pas manqué de relever les problèmes rencontrés pour réduire les accidents de la route en l’occurrence l’inadaptation des mécanismes de sanctions, le développement du sentiment d’impunité, de la récidive et de la délinquance routière. Le ministre a ainsi appelé à une mise à niveau urgente de l’arsenal juridique et réglementaire qui constitue la base juridique du contrôle et des sanctions.

Les statistiques du ministère de l’Equipement et du Transport font ressortir que selon les catégories d’usagers, une baisse importante de la mortalité en 2007 a concerné les usagers d’autocars et les piétons avec une diminution respective de 17,83% et 8,23%. Par contre, il n’y a pas eu d’amélioration pour les usagers de voitures de tourisme (+4,45%). Cette catégorie a enregistré le plus grand nombre de victimes. Les voitures de tourisme restent les plus meurtrières. Elles représentent 65,35% des véhicules impliqués dans les accidents de la route en 2007 dont 48% sont âgées de plus de 11ans.

Les accidents de la circulation qui se produisent en rase campagne, bien que moins nombreux que ceux enregistrés en agglomération , sont plus meurtriers. Au total, 2734 personnes y ont trouvé la mort en 2007, soit une augmentation de 2,98% par rapport à l’année précédente. Le nombre de tués en agglomération en 2007 s’est élevé à 1.104 personnes, ce qui représente une légère hausse de 0,45% par rapport à l’année 2006. Les piétons, les usagers des cyclomoteurs et des deux-roues sans moteur restent les usagers les plus vulnérables dans ce milieu, représentant un peu plus de 80% des tués en ville. A la lumière de ces constats, de nouvelles mesures ont été prises par le deuxième plan stratégique intégré d’urgence 2008-2010 (PSU2). Ce plan s’articule autour de 7 axes à savoir la coordination et la gestion de la sécurité routière à haut niveau , la législation (réforme du code de la route), le renforcement du contrôle et des sanctions, la formation des conducteurs et la réforme du système des examens du permis de conduire, l’amélioration des infrastructures et des voiries urbaines, la mise à niveau du système d’urgence et de secours et enfin la sensibilisation et l’éducation.

Ce plan prévoit ainsi une panoplie de mesures visant le renforcement du contrôle routier à travers la coordination de l’action des services chargés du contrôle et ce pour plus d’efficacité.

Parmi les mesures prévues par ce dernier figurent la mise en place d’approches et d’objectifs claire et précis, et notamment une méthodologie d’action commune pour les équipes de contrôle relevant des différents services concernés (la Gendarmerie royale, la Direction générale de la sûreté nationale et le ministère de l’Equipement et du Transport). Ainsi, les éléments de la Gendarmerie royale donneront la priorité au contrôle de vitesse en rase campagne et à certaines autres infractions comme le port de la ceinture de sécurité aux places arrière du véhicule. Les agents de police donneront la priorité au port du casque pour les deux-roues, au respect des feux de signalisation, à la ceinture de sécurité, au transport des enfants de moins de 10 ans aux places avant et à la vitesse en cas de nécessité seulement. Les agents du ministère du Transport concentreront leurs efforts sur le contrôle technique des véhicules, la surcharge et le contrôle professionnel. Pour rappel, chaque jour, on compte en moyenne 10 morts et 120 blessés. A cause des accidents de la route, le Maroc perd annuellement 11 milliards de dirhams soit 2% du PIB.

Source : Aujourd’hui le Maroc - Leila Zerrour

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