Ce que pense Abdelilah Benkirane de la légalisation du cannabis
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En 2010, l’un des hélicoptères appartenant à une société de transport aérien avait transporté du cannabis depuis le Maroc, et avait été saisi par les autorités espagnoles. Dans le but d’obtenir réparation, Jacques Attia, son propriétaire, a saisi le conseil d’État.
Les faits remontent à octobre 2010. Les autorités espagnoles avaient saisi un hélicoptère de la société de transport aérien de M. Attia pour trafic de cannabis, fait savoir La Voix du Nord. Les enquêteurs avaient surnommé cet appareil de type Écureuil « Air Cannabis », car ce n’était pas la première fois que l’engin avait été arrêté pour ce genre de trafic. En 2008, les gendarmes l’avaient déjà intercepté dans l’Hérault avec, à son bord, 567 kilos de cannabis. « Nous, on n’avait rien à voir avec ça », clame le fondateur de l’entreprise Aéronord à Prouvy, assurant que le gérant avait loué son bien à une entreprise corse.
En 2010, l’hélicoptère avait été loué à un pilote privé basé à Cannes. « Dans le Nord, il n’y a pas assez de travail pour ce type de machines. Donc je les mettais en location » pour des missions de surveillance de ligne EDF, de transport de passagers ou de fret, explique-t-on. « Ce pilote avait des clients VIP qu’il transportait sur la Côte d’Azur », confie le propriétaire. Une nouvelle affaire de drogue éclate. Comme pour le premier, « on a dû faire une proposition à 50 000 € au gérant », suppose Jacques Attia. Il était question de transporter de la drogue depuis le Maroc jusqu’à Cadix, en Espagne.
L’appareil sera saisi par les enquêteurs espagnols, puis laissé à l’abandon sur le parking d’une fourrière près de la côte espagnole, à Almería. « Vous le laissez neuf mois au bord de la mer, les pièces sont corrodées. » En 2011, les autorités espagnoles rendent l’hélicoptère à son propriétaire. L’engin sera transporté dans un atelier de réparation à Paris. Les dégâts étaient évalués à 900 000 €, ce qui dépasse le prix d’achat de l’aéronef (850 000 €).
« J’ai réussi à rééquilibrer la société mais ça m’a coupé l’herbe sous le pied, j’avais plein de projets. Après ça, je devais repartir de zéro », explique M. Attia. Depuis des années, le gérant s’évertue à faire reconnaître son préjudice auprès de son assurance et de l’État, à l’origine de la demande de saisie en Espagne. « Mais ils se renvoient tous la balle. J’ai été débouté en appel et en cassation », dit-il. Il s’est tourné vers le Conseil d’État pour obtenir réparation, la perte étant estimée à trois millions d’euros. La décision du conseil est attendue dans trois semaines.
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