Pour la première fois cette année, la fédération internationale (IAAF) a eu la bonne idée de faire coïncider la conclusion sportive de la saison avec son très mondain gala, au cours duquel sont désignés les nos1 de l’année. Le mode de désignation a aussi changé puisque l’IAAF a décidé de se fier strictement au classement du Grand Prix, sorte de classement ATP du tennis établi toute l’année grâce à l’obtention de points selon les performances et le niveau de l’épreuve disputée.
A priori, quatre athlètes peuvent prétendre à la succession d’El Guerrouj et de la Britannique Paula Radcliffe, et à la récompense de 100.000 dollars (89.000 euros).
Chez les messieurs, le duel oppose El Guerrouj, en quête d’un inédit troisième titre consécutif, et Bekele, les deux rivaux des Mondiaux sur 5.000 m, devancés au Stade de France par le Kenyan Eliud Kipchoge. Cette fois, les deux hommes luttent à distance, le Marocain sur sa course de prédilection, le 1.500 m, et Bekele sur 3.000 m samedi ou 5.000m dimanche.
Au classement général, le Marocain possède 20 points d’avance, qui lui seront suffisants à condition que Bekele ne réussisse pas un exploit chronométrique.
Chez les dames, les données sont plus simples. Carolina Kluft possède deux points d’avance sur la championne du monde de la hauteur, Hestrie Cloete. L’absence de la Suédoise en Principauté permet à la Sud-Africaine de rêver au titre d’athlète n°1 de l’année.
Mais ce rendez-vous vaut aussi pour le reste de la compétition, organisée pour la première fois sur deux jours. A l’exception des lanceurs de marteau, qui ont eu leur finale le week-end dernier en Hongrie, des marcheurs, des marathoniens et des spécialistes des épreuves combinées, les meilleurs athlètes sont réunis sur le Rocher. Au programme, figurent 33 épreuves avec la présence d’une trentaine de champions du monde, comme l’Américaine Kelli White, double championne du monde (100 m et 200 m) mais empêtrée dans une histoire de dopage qui pourrait lui coûter sa double couronne.
Fatigués par une saison marquée par les Mondiaux, les athlètes peuvent toujours surprendre, comme l’an passé lorsque l’Américain Tim Montgomery avait battu le record du monde du 100 m (9.78) lors de la finale du Grand Prix, à la même période de l’année. La Mozambicaine Maria Mutola (800 m), venue chercher le chèque d’un million $ (890.000 €) offert à la lauréate du jackpot de la Golden League, le Dominicain Félix Sanchez (400 m haies) ou la Mexicaine Ana Guevara chercheront seulement à préserver leur invincibilité 2003.
Emmanuel Pionnier
pour DH.be