L’athlète marocain Hicham Sammo a eu la polio à l’âge de deux ans et les médecins n’ont pas réussi à lui conserver l’usage de sa jambe droite. En dépit de ce handicap, à l’âge de 34 ans, il a défié le destin et transcendé son amour du sport en une carrière d’athlétisme internationale.
Hicham Sammo est peut-être un athlète assez peu connu, mais il a réussi à surmonter son handicap et participe à des rencontres internationales d’athlétisme et de natation. Il s’est récemment entretenu avec Magharebia de sa vie et de la manière dont il est entré dans le sport.
Hicham, vous avez participé à un grand nombre de compétitions sportives. Comment en êtes-vous venu à vous intéresser au sport ?
Mon frère et mon père sont deux tous des footballeurs professionnels. Enfant, j’ai toujours joué au football avec des copains de mon quartier, comme n’importe quel autre enfant. Je pense qu’être issu d’une famille de sportifs a toujours été pour moi une grande motivation – mais je n’avais pour autant jamais envisagé de devenir professionnel et de participer à des compétitions. Je ne savais même pas qu’on pouvait le faire ! Par la suite, au lycée, j’ai eu la possibilité de pratiquer un sport auquel je n’avais jamais pensé : la natation. Pendant plusieurs années, la natation a été ma discipline sportive. Puis en 1990, je me suis inscrit dans un club sportif et suis passé du bassin à la piste.
Quels sont vos prochains objectifs ? Et à quel événements sportifs avez-vous participé ?
Pour le moment, je fais de l’athlétisme ; je m’entraîne aux 400 et 800 mètres.
Lors de la rencontre internationale d’athlétisme pour handicapés de Khemisset en 2006, j’ai remporté la médaille d’or du 100 mètres, le bronze sur 400 mètres et une autre médaille de bronze au 800 mètres. Lors de l’édition 2005, qui avait eu lieu à Marrakech, j’avais raflé l’or au 100 mètres et l’argent aux 400 et 800 mètres. J’ai participé à de nombreuses autres rencontres, mais toutes au plan national. Malheureusement, il y a un manque de soutien et d’encouragement qui permettrait aux jeunes athlètes handicapés de poursuivre leur carrière. Je voudrais profiter de l’occasion que vous m’offrez pour demander aux autorités detirer le plus de profit possible de notre potentiel.
Quels sont vos projets pour le futur ? Envisagez-vous de relever encore d’autres défis ?
Absolument, oui. La 6ème Rencontre Internationale d’Athlétisme aura lieu à Marrakech cette année, et des pays du monde entier y participeront. Je compte bien tout faire pour décrocher l’or au 400 et au 800 mètres, et peut-être même au 100 mètres. Je m’entraîne beaucoup dans ce but pour le moment.
Un athlète au Maroc peut-il vivre de son sport ?
Pas celui-ci, absolument pas ! Si vous participez à un grand nombre de compétitions internationales au Maroc et à l’étranger et que vous remportez des médailles, oui, peut-être – sinon, vous n’avez aucune chance. S’entraîner pour une compétition n’est pas facile. Une personne en bonne santé doit seulement se préoccuper de son corps, mais un handicapé doit penser à son corps et à son fauteuil roulant. Vous ne pouvez dissocier les deux, et les difficultés sont énormes.
Vivre du sport au Maroc n’est pas simple, surtout pour une personne handicapée. C’est la raison pour laquelle les gens pensent que les handicapés ne peuvent faire du sport ni devenir professionnel et remporter des titres, et il devient alors pratiquement impossible d’obtenir des sponsors, etc. Même avec les titres que j’ai remportés et l’expérience que j’ai maintenant acquise, je n’arrive toujours pas à trouver des sponsors pour m’aider à participer à des compétitions en-dehors du Maroc, par exemple. Or, cela est important, non seulement pour sa propre carrière sportive, mais aussi du fait des aspects financiers dont nous parlions.
Si vous ne vivez pas du sport, comment gagnez-vous votre vie, Hicham ?
Je suis coiffeur pour femmes. Cela fait treize ans que je fais ce métier, et j’adore ça !
Magharebia
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