Hydrogène vert, nouveau champ de concurrence entre Rabat et Alger ? En février, le président Abdelmadjid Tebboune soulignait dans un discours lu en son nom par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, que « l’Algérie travaille actuellement, sur la base de ces avantages comparatifs, à l’élaboration d’une stratégie nationale de développement de l’hydrogène, y compris l’hydrogène vert », sans toutefois aborder la phase d’exportation. Dans un entretien accordé en avril à l’APS, Noureddine Yassa, commissaire aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique a indiqué que l’Algérie dispose des « atouts intéressants » pour produire l’hydrogène vert. Le pays « est le meilleur placé » pour assurer l’approvisionnement de l’Europe en hydrogène vert, a récemment indiqué Boukhalfa Yaici, directeur général de Green Energy Cluster Algeria (GRP). Abondant dans le même sens, un autre haut fonctionnaire du ministère de la Transition énergétique a estimé que l’Algérie pouvait satisfaire jusqu’à « 40 % » de la demande européenne.
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Le voisin de l’Est entend ainsi faire concurrence au Maroc dans un domaine où le royaume s’est déjà imposé. « Le Maroc a développé un modèle énergétique favorable à la production d’hydrogène vert, basé principalement sur l’essor des énergies renouvelables. Elle a amorcé une révolution en termes de déploiement des énergies renouvelables au cours des 10 dernières années, avec des objectifs ambitieux et proactifs pour que les capacités à installer dépassent la barre des 52 % d’ici 2030, annoncées lors de la COP21 », lit-on dans « Green Hydrogen Roadmap ». Des atouts considérables qui ont d’ailleurs permis au Maroc d’être identifié par le Conseil mondial de l’énergie, dans son étude de 2018 intitulée « Roadmap Power-to-X », comme l’un des 6 pays à fort potentiel de production et d’exportation d’hydrogène et de dérivés verts.