Depuis l’éclatement du scandale de corruption connu sous le nom de « Qatargate », les difficultés pour renvoyer les Marocains déboutés de leur demande d’asile vers leur pays d’origine se sont accrues.
Le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a épinglé mercredi 9 novembre l’Espagne au sujet des renvois d’immigrants clandestins, à la suite notamment des assauts massifs contre le grillage-frontière de Sebta et Melillia.
Le Commissaire aux droits de l’homme, Alvaro Gil-Robles, a demandé à Madrid de "s’abstenir de toute expulsion ou renvoi collectifs d’étrangers", dans des recommandations formulées dans son rapport sur l’Espagne, publié mercredi et où est évoquée l’expulsion immédiate vers le Maroc de "70 personnes arrivées à Sebta et Melillia ". La date de cette expulsion n’y est pas précisée, mais correspond aux arrivées enregistrées "depuis l’été 2005" mentionnées dans le rapport. Le Commissaire souhaite que les autorités espagnoles garantissent "aussi bien l’instruction des dossiers individuels d’expulsion que, le cas échéant, l’exercice du droit de recours et l’examen des demandes d’asile".
Il demande que des "mesures nécessaires" soient adoptées dans "les cas d’assauts collectifs d’immigrants contre les grillages frontaliers de Sebta et Melillia, pour que la vie et l’intégrité physique de ces personnes soient dûment respectées".
Le Commissaire exhorte également Madrid à garantir aux étrangers retenus dans des centres la mise à disposition de "toutes les informations nécessaires sur leur situation", leur expliquant clairement en plusieurs langues "leurs droits et leur devoirs", et de "faciliter, à tout moment, l’accès" à un avocat et un interprète.
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