Un incident a marqué l’ouverture du festival Mawazine à Rabat. La chanteuse égyptienne Angham a été victime d’une confusion de noms lors d’une interview avec une journaliste, qui l’a appelée par le nom de la chanteuse émiratie Ahlam.
La réalisatrice se prépare à apporter les dernières retouches à un nouveau docmentaire sur la musique marocaine.
Amoureuse du cinéma et de la musique marocaine, Izza Genini met les dernières retouches à la réalisation de "Noubas d’Or et de Lumière", un film destiné, comme elle le dit joliment à "capter les notes de musiques qui résonnent encore dans les cours de Cordoue, de Séville, s’élèvent toujours à Tanger, Tétouan, Ksar El Kébir, Fès et se propagent encore à Paris, New York, Amsterdam... "
Né à Casablanca en 1942, Izza Genini a émigré avec ses parents en France en 1960. A Paris, où la famille s’installe, Izza garde, au fond de son coeur, une partie du Maroc. Inscrite à la Sorbonne, elle y suit des cours de langues orientales. Au début des années 70, elle est nommée directrice du club 70 pour le 7e art. Présente à tous les festivals, elle enrichit son expérience professionnelle et monte, par la suite, une société de distribution de films en Afrique francophone et pour la promotion de films africains en France et à l’étranger.
En 1978, toujours nostalgique de ce pays qui l’a vu naître, elle décide de partir à sa découverte. Elle donnera naissance à une collection de films d’une rare beauté qui fait la part belle au patrimoine musical marocain. Avec beaucoup d’amour, d’émotion et de curiosité, elle a décidé, le temps de quelques documentaires, de s’approprier quelques-uns des trésors de ce Maroc multiculturel et de les restituer, sous forme d’une passionnante offrande.
La série "Le Maroc corps et âme" que la réalisatrice a signée révèle la sensibilité de l’artiste, décidée à donner à la diversité culturelle marocaine sa pleine mesure. "Ce que je découvrais en redécouvrant le Maroc, c’est que ce patrimoine était formidablement vivant : autour de moi, dans les maisons, dans les soirées privées, tout le monde savait chanter, danser, battre le tambour, dire une qasida de Malhoun... ", dit-elle.
A travers la vingtaine de films documentaires, réalisés entre 1978 et 1992 et dédiés à la musique traditionnelle, mystique ou spirituelle, Izza Genini a réussi le pari d’immortaliser des pans d’un patrimoine séculaire. D’autres films documentaires, comme "Retrouver Ouled Moumen" (Prix du Festival du Film d’Histoire, Pessac 95), "Pour le plaisir des yeux...", "La route du cédrat, le fruit de la Splendeur", "Tambours Battant", "Cyberstories", "Lettre à Rita", révèlent ce souci de mémoire et ce besoin de témoigner de ces liens forts et précieux entre lesMarocains de confession musulmane et juive. Pour la réalisatrice, le chant traditionnel constitue un sujet de dialogue culturel et de tolérance entre les musulmans et les juifs.
Après avoir exalté et chanté la beauté de tant d’instruments et de genres musicaux, comme "Aïta", "Des luths et délices", "Gnaouas", "Rythmes de Marrakech", "Melhoune", "Vibrations Haut-Atlas", "Nuptiales en Moyen-Atlas", "Chants pour un Shabbat" et "Tambours battant", l’artiste se penche, cette fois-ci, sur "Al Ala". Son film, en cinq mouvements montrera comment, toutes générations, classes et religions confondues, la "nouba continue d’élargir le cercle de ses amateurs fervents". Un beau film en perspective pour chanter une musique immortelle et qui a su, avec un rare bonheur, tisser des liens et des ponts entre les peuples et les cultures.
Khadija Alaoui - Libération
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