Bordeaux champion : Une longue histoire marocaine

6 juin 2009 - 10h53 - Sport - Ecrit par :

Marouane Chamakh, l’attaquant de Bordeaux, auteur de 13 buts durant la saison 2008-09 de la Ligue I a terminé champion de France.

On retiendra que le Lion de l’Atlas a opté pour rester à Bordeaux, après avoir déclaré qu’il était intéressé par le championnat anglais où il est très sollicité, notamment par Tottenham et Arsenal.

Marouane : « Je pense Maroc »

L’attaquant des Lions de l’Atlas, qui a marqué quatre buts lors des cinq dernières journées du championnat de France, après avoir entendu les milliers de supporters bordelais, réunis sur l’esplanade des Quinconces scander « Chamakh à Bordeaux », le Marocain a déclaré : « Oui je vais rester normalement, ça dépend du président ».

Jean-Louis Triaud, aux commandes de la présidence du club depuis 1999 a répondu, amusé, « S’il veut rester, il va rester ! ».

Les Girondins de Bordeaux ont réussi à faire signer pour quatre ans leur milieu de terrain international Yoann Gourcuff, pour 13, 4 millions d’euros et un salaire de 400.000 euros hors primes.

Mais en dehors de ces préoccupations de salaire et de primes, Marouane Chamakh a eu ce mot à l’attention de la presse, à l’issue du match : « Maintenant, je vais me concentrer sur mes deux prochains matches en équipe du Maroc contre le Cameroun à Yaoundé, le 7 juin et le Togo le 20 juin à Rabat. »

Ces propos réchauffent les cœurs des millions de Marocains, supporters des Lions de l’Atlas et particulièrement ceux qui hissent haut et fort le drapeau national lors des grandes compétitions européennes.
Samuel Eto’o l’a fait avec le Barça, de la très belle manière qu’on sait, en réussissant à marquer le premier but de la finale de la Champions League.
Après Eto’o, beaucoup auraient opté à cent pour cent pour Drogba si ce dernier n’avait pas été l’auteur d’un comportement anti-sportif contre ce même Barça !
Marouane Chamakh vient en seconde position avec le sacre de Bordeaux, qui en fait l’un des meilleurs joueurs d’Afrique évoluant en Europe.

Une longue histoire de pros

Mais l’histoire de Chamakh remonte à très loin dans l’histoire du football marocain, à travers ses pros.
Et ils furent légion avant l’indépendance du Maroc, avec Larbi Benbarek, la Perle Noire à l’OM, Abderrahmane Mahjoub et Abdeslam, qui ont porté les couleurs de l’équipe de France.
Sur la quarantaine de joueurs marocains professionnels en France, de 1930 à 1960, aucun n’a eu droit à une véritable reconnaissance et il y en a même qui ne sont même pas connus du public.
Qui a eu ouï dire de Mbirik, ancien des PTT ou encore Mustpaha Ould Rahalia du WAC et qui ont été les premiers à porter le maillot de Bordeaux en 1949 ?
Ce sont ces deux-là qui ont ouvert le passage, en 1953 à Driss Joumad et feu Abdeslam.
Brahim Tatom, surnommé « Sidi-Brahim » par « Sud-Ouest » (Voir la coupure de presse) arrivera, lui, en 1960 et restera cinq années à Bordeaux.
Mais seul Chamakh pourra se targuer d’avoir remporté le titre avec Bordeaux, au moment où le duo Driss Joumad et Abdeslam ont disputé la finale de la Coupe de France, perdue contre Nice où évoluait un certain Just Fontaine, le Marrakchi.

Quand feu Hassan II jouait contre Abdeslam à l’Ancienne Medina

Cette histoire, écrite « crampons aux poings » a fait que ces ambassadeurs sportifs ont énormément apporté à la bonne image du Maroc.
Tatom était l’ami de la classe politique française et était adopté, entre autres, par Chaban Delmas, au moment où Abdeslam, qui ne connaissait rien à la politique avait osé réclamer, à la fin de la finale contre Nice, quand on lui demandait de faire un vœu, comme dans un beau conte où Cheherazade portait un maillot de football tricolore : « Je veux le retour de Mohammed V sur le trône » !

Marouane Chamakh a eu pour père un footballeur, qui a porté le maillot du Difaâ Aïn Sebaâ et qui a été entraîné par Brahim Tatom, tout comme Larbi Gourra qui a énormément pesé pour que le fils joue pour le Maroc !
Mais si le jeune Chamakh a réussi une grande carrière chez les Girondins, il est le produit de toute une série où s’est distingué feu Abdeslam, un joueur hors norme, semblable à feu Petchou qui, comme lui, était un footballeur inné, « fait pour ça et pas pour autre chose ».
D’ailleurs les deux sont partis, sur la pointe des pieds, sitôt leur carrière de footballeur achevée.

Les deux joueurs ont connu feu SM Hassan II et surtout Abdeslam, dont il faisait son sparring partner, quand le Roi venait jouer au football à l’Ancienne Medina, sans protocole.

Il faisait appel à Abdeslam et lui criait : « Tu fais ta formation, je fais la mienne » et on jouait à des parties de football, sans concession, avec sportivité et fair-play, raconte Driss Joumad, qui reste le seul témoin de cette belle époque, celle de « l’Age d’or » du football marocain.
Brahim Tatom viendra après la génération animée par la fameuse « Triplette » (Abdeslam-Driss-Chtouki), sollicitée par le Real Madrid, mais restée au WAC, sur instruction du Prince Héritier Moulay Hassan.
On voulait, à l’époque, garantir la suprématie du Wydad en championnat marocain, contre les clubs du Protectorat et assurer le leadership en Coupe d’Afrique du Nord.

Abdeslam et Driss rejoindront Bordeaux en 1953 et donneront une bonne image du Maroc, en jouant le rôle de stars populaires et adulées par les foules françaises.
Chamakh assure la continuité…

Source : Belaïd Bouimid - Al Bayane

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