La semaine dernière, l’agenda du séjour au Maroc de Joëlle Milquet, vice-Premier ministre et ministre de l’Emploi, était particulièrement chargé. Après la 1re conférence ministérielle euro-méditerranéenne, la ministre s’est rendue à la province de Kelaât Sraghna, en compagnie de Jamal Rhmani, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, et Abdelali Doumou, président de la région Marrakech-Tensift-Al Haouz.
Objet de la visite : bénéficier des programmes de formation proposés par le ministère de l’Emploi marocain et constituer un espace de travail collectif et d’échanges renforcés entre les associations de la région et celles de Belgique. Notons que cette visite a été initiée par le conseil de la région Marrakech-Tensift-Al Haouz qui a fait de la problématique de l’emploi une de ses préoccupations majeures.
Pour rappel, le conseil de la région a mis en place en 2004 le Fonds régional pour la promotion de l’emploi (FREPE) qui se fixe comme objectifs notamment la promotion d’activités génératrices de revenus, la promotion sociale, l’amélioration de l’accès des populations pauvres aux services de base, la mise en place d’un mécanisme de concertation et de coordination et le renforcement des capacités et des compétences des acteurs locaux de développement. Actuellement, 123 projets ont été approuvés dans les cinq provinces de la région dont 34 se concentrent dans la province de Kelaât Sraghna.
Le coût global de l’ensemble de ces projets s’élève à plus de 24 millions de DH. Le programme comporte des projets relatifs aux secteurs de l’élevage, de l’artisanat, de l’irrigation localisée, de la pêche artisanale, des unités de transformation et valorisation des produits, de la formation qualifiante, de la caisse villageoise et des services. 49% des projets accordent une place à l’élevage. Le fonds contribue financièrement à hauteur de 63% du coût des projets. C’était aussi l’occasion pour jeter un coup d’œil sur quelques projets pilotés par la région jouant un rôle fondamental en matière d’emploi et de lutte contre la pauvreté à l’instar de ce qui se fait dans la coopérative génératrice de revenus de Ouled Zerad.
Pour sa part, Jamal Rhmani a souligné l’importance de la visite pour renforcer la collaboration entre le Maroc et la Belgique. Les deux ministres d’Emploi se sont rencontrés tous les deux à l’OIT à Genève où ils ont établi l’état des lieux des coopérations. « On a décidé d’organiser une rencontre technique qui aura lieu dans la troisième semaine de décembre entre nos deux équipes. Ce qu’on veut renforcer ensemble, c’est toute la formation des inspecteurs du travail et des conciliateurs sociaux. Surtout qu’au Maroc, les inspecteurs du travail font aussi la conciliation sociale. De ce fait, on va travailler sur tout ce qui est sensibilisation à la conciliation sociale et en même temps à la formation pour les missions d’inspection du travail ». Ce qui est important pour les deux pays.
Coopération
La Belgique compte près de 1000 morts dans les accidents du travail chaque année. C’est dans ce cadre que le pays a mis en place une stratégie nationale pour le bien-être et la protection au travail. « On va vraiment échanger les bonnes pratiques et organiser une formation à ce niveau et savoir comment renforcer les contrôles internes et externes. Cela constitue une très grande préoccupation du ministre marocain », a affirmé la ministre, qui a annoncé la conclusion d’un accord de coopération pour le mois de janvier 2009. « A la suite de la demande du Maroc, on va travailler aussi sur l’égalité des chances, surtout que je suis très sensible à la problématiques des femmes », dira la vice-Premier ministre belge.
Et d’ajouter, « lorsque le ministre marocain viendra pour signer notre protocole d’accord à Bruxelles, on abordera la deuxième partie de la coopération d’égalité des chances entre les hommes et les femmes et voir comment on peut soutenir d’autres projets au Maroc », conclut-t-elle.
Source : L’Economiste - Hanane Hassi
Ces articles devraient vous intéresser :
