Les « émigrés » français sous les feux de la rampe

27 février 2007 - 00h00 - France - Ecrit par : L.A

Monique Cerisier Ben Guiga, sénatrice française représentant les Français établis hors de l’Hexagone, a tenu une conférence à Casablanca

C’est devant un parterre d’une cinquantaine de Français établis au Maroc que Monique Cerisier Ben Guiga, sénatrice PS représentant les Français établis hors de France, a animé une conférence, lundi soir, au Centre culturel français de Casablanca. Il s’agissait d’évoquer la situation de cette catégorie de la population française et de son rôle « citoyen » dans la perspective des élections présidentielles et législatives qui se tiendront au mois d’avril, mai et juin 2007.

En effet, ils sont plus de 32 000 inscrits (800 000 à travers le monde) dans les différents consulats du Royaume, dont la moitié à la double nationalité, marocaine et française. « Il est essentiel que vous vous acquittiez de votre devoir civique car l’échéance qui se précise est extrêmement importante pour l’avenir de la France. En outre, c’est l’occasion rêvée pour faire entendre votre voix car, dans l’Hexagone, on a tendance à négliger les citoyens français qui ont opté d’élire domicile à l’étranger », déclarait Monique Cerisier.

L’élue PS, s’est étendue sur l’appréciation faîte par l’opinion publique hexagonale des « émigrés » et non expatriés. « Nous sommes souvent dénigrés car historiquement, l’émigré avait une connotation péjorative. Elle collait à la peau des aristocrates qui fuyaient la Révolution Française » indiqua-elle.

Après avoir fait référence à Johnny Hallyday et son « exil fiscal » en Suisse, Monique Ceriser a effectué une transition pour évoquer les « émigrés » qui décident, chaque année, de tenter l’aventure dans des économies développées, un phénomène dominant chez ce public, faute de pouvoir exprimer leur expertise dans leur pays d’origine. En un mot, la fuite des cerveaux.

“Décrocher un premier emploi est complexe”

Selon, la sénatrice de la Sarthe, « il n’ y pas de fuite des cerveaux en France. Il faut savoir que par rapport à des pays d’Europe Occidentale, la France compte 2,3 % de sa population qui s’expatrie contre plus de 4% en Allemagne, Grande Bretagne ou encore l’Italie. Ce qu’il faut dire, c’est que notre pays n’a pas une tradition d’émigration contrairement à nos pays voisins », a-t-elle poursuivi. Elle a ajouté que 90% des émigrés français travaillent dans le secteur tertiaire, « car le niveau de formation de nos cadres est élevé.

Je prendrai l’exemple des technico-commerciaux qui s’arrachent comme des petits pains en Allemagne et les exemples ne manquent pas. Ce qui est à déplorer, c’est un état d’esprit qui règne au sein d’une certaine classe dirigeante, qui n’a pas encore intégré que la diversité est un atout de taille pour l’entreprise et non un handicap ».
La locataire du Palais du Luxembourg dénonçait la discrimination à l’embauche dont était victime des candidats au profil pointu ainsi que la complexité pour décrocher un premier emploi en France, aujourd’hui.

La Nouvelle Tribune - Rachid Hallaouy

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