Les entreprises marocaines face aux défi de la mondialisation

21 novembre 2004 - 21h23 - Economie - Ecrit par :

Résolument engagé depuis des années dans le processus de mise à niveau de son économie, le Maroc continue toujours et avec la même détermination, à moderniser ses unités de production, à telle enseigne que la Banque Mondiale vient de le classer au 2e rang dans le palmarès tant convoité des pays émergents les plus économiquement dynamiques.

Conscient des contraintes et menaces de la mondialisation et faisant sienne une politique libérale, le Maroc a ouvert, non sans courage, de vastes chantiers de réformes économiques et politiques, réitérant sur sa lancée sa volonté de s’attaquer de front aux problèmes de l’immigration clandestine, de la pollution, de l’habitat insalubre et de la pauvreté.

Dans ce processus, entamé en 1996 avec la signature de l’accord de libre-échange avec l’Union Européenne, le gouvernement marocain n’a eu de cesse de donner des signes fort encourageants et crédibles à l’adresse de ses partenaires en matière de mise à niveau des entreprises et de respect des normes internationales de qualité et de bonne gouvernance.

Un effort très vite récompensé et salué par l’Union Européenne qui a alloué au Maroc 20 millions d’Euros pour l’aider à réussir le challenge de la mise à niveau et à parachever son programme de réformes sociales.

Sur ce registre, un test déterminant se profile à l’horizon puisque les entreprises marocaines, surtout celles opérant dans l’agroalimentaire, auront à partir du 1er janvier 2005, date de l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne en matière de sécurité alimentaire, à se conformer aux exigences de la traçabilité des produits à destination du marché européen.

Réussir le challenge de la mise à niveau

Pour maintenir leurs parts de marché et ne pas décevoir le consommateur européen, nos entreprises sont donc appelées à se conformer aux modes et normes de production et de commercialisation des produits agroalimentaires en vigueur dans le marché européen.

L’adoption de la traçabilité au Maroc est désormais une exigence pour les exportations des filières agroalimentaires. Elle est aussi un défi pour l’économie nationale dont la nécessaire mise à niveau bénéficiera également au marché intérieur et au consommateur marocain.

Pour Hemad Kessal, président de la Fédération des PME-PMI, l’année 2005 sera véritablement une étape déterminante dans la mise à niveau des entreprises marocaines, et aussi un véritable test de la performance des petites et moyennes entreprises dont une grande majorité accuse, selon lui, des retards en matière de modernisation de leurs unités de production, notamment dans l’agroalimentaire et le textile.

Cette fragilité des PME-PMI ne cesse de susciter la préoccupation des décideurs. A ce propos, Bank Al Mahgrib avait enregistré dans son rapport pour l’année 2003, l’émission par ces entreprises de chèques sans provision d’un montant de 25 milliards dirhams.

Pour sortir de la crise et éviter la faillite, ces entreprises doivent faire le choix de la fusion en constituant des blocs solides, a estimé M.Kessal qui a appelé les banques à rester toujours solidaires avec les entreprises en les accompagnant dans leurs moments difficiles.

Il n’a pas manqué d’appeler également le gouvernement à accélérer la mise à niveau des zones industrielles, à réviser dans le sens de l’assouplissement les procédures juridiques et administratives, à revaloriser le rôle de la recherche scientifique et à mieux investir dans le capital humain.

Mouad El Jamaï, directeur du Centre Régional d’investissement du Grand Casablanca pense, pour sa part, que l’engagement du Maroc dans des accords de libre-échange, notamment avec l’Union Européenne et les Etats-Unis, doit inciter les entreprises marocaines à revoir leurs modes de gestion et de production, à "faire leur mea-culpa" et au besoin à fusionner leurs activités dans le cadre de groupes professionnels solides et homogènes.

De l’avis de tous donc, les entreprises peuvent réussir le challenge de la mise à niveau nécessaire à leur arrimage à l’économie mondiale d’autant plus qu’elles bénéficient aujourd’hui de garanties conséquentes en matière de financement et d’un accompagnement sur le registre de la formation continue, du contrôle de la qualité et de la conquête de nouveaux marchés.

Rachid El Omary - Menara

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Croissance économique - Politique économique - Développement

Ces articles devraient vous intéresser :

Les transferts des MRE mal utilisés ?

Les transferts de fonds des Marocains de la diaspora contribuent à la stabilité macroéconomique du Maroc, relève une récente note d’orientation publiée par le Bureau sous-régional pour l’Afrique du Nord de la Commission économique des Nations Unies...

TGV Kénitra-Marrakech : le Maroc lance son chantier géant

Plus qu’un projet ferroviaire d’envergure visant à moderniser le réseau de transport, la ligne à grande vitesse (LGV) reliant Kénitra à Marrakech, dont les travaux ont été lancés le 24 avril dernier à Rabat par le roi Mohammed VI, se veut un moteur de...

Le Maroc, capitale mondiale de la chasse aux météorites

De 1999 à aujourd’hui, le Maroc est devenu la capitale mondiale de la chasse aux météorites. Plusieurs facteurs expliquent ce développement rapide.

L’aéroport de Tanger fait peau neuve

Le projet de développement et d’expansion de l’aéroport Ibn Batouta, vise à contribuer au développement touristique et économique de la ville de Tanger. La commune apporte une contribution financière.

Mohammed VI : un discours centré sur les MRE

Dans son discours à l’occasion du 49ᵉ anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a annoncé une réforme dans le mode de gestion des affaires des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Ceci, en vue de mieux répondre aux besoins de cette communauté.

Economie marocaine : les prévisions du HCP pour 2025

Le Haut-commissariat au plan (HCP) a publié mercredi les principaux points du budget 2025. On y apprend entre autres que la croissance économique du royaume devrait s’établir à 3,8 % cette année.

Maroc : Trop de centres commerciaux ?

Au Maroc, la multiplication des malls soulève des inquiétudes. Les fermetures de plusieurs franchises enregistrées ces derniers temps amènent à s’interroger sur la viabilité de ce modèle commercial.

Moody’s note l’économie marocaine

L’agence de notation internationale Moody’s Rating a confirmé vendredi la note Ba1 du Maroc, notant que les perspectives économiques du royaume « restent stables ».

Tourisme : le Maroc affiche ses ambitions

Lentement mais sûrement, le Maroc fait un grand pas vers la concrétisation de son ambition d’accueillir 26 millions de visiteurs d’ici 2030, avec un objectif intermédiaire de 17,5 millions de touristes et la création de 200 000 emplois d’ici 2026.

Bientôt une plateforme pour aider les MRE à investir au Maroc

Karim Zidane, ministre délégué chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, encourage les Marocains résidant à l’étranger (MRE) à davantage investir au Maroc, soulignant la nécessité pour le royaume...