Les palmiers marocains menacés par un trafic juteux

30 janvier 2005 - 00h34 - Maroc - Ecrit par :

Les palmiers-dattiers du grand Sud marocain font l’objet "d’un trafic juteux" à destination de certaines villes touristiques, dénonce vendredi le journal "Aujourd’hui le Maroc" qui lance un appel "pour sauver le palmier national".

Selon le quotidien, "les néo-roublards du palmier" profitent de la pauvreté des paysans de la région de Zagora, à 800 km au sud-est de Rabat, pour leur acheter des palmiers entre 10 et 20 euros avant de les revendre à Marrakech ou à Casablanca entre 100 et 900 euros, selon leur taille.

Cette pratique d’arrachage sauvage des jeunes palmiers-dattiers (Phoenix Dactylifera) menace les palmeraies du Maroc dont dépendent actuellement près d’un million de "fellahs" (paysans) et qui contribuent au maintien du fragile écosystème des oasis.

L’arrachage anarchique sert à l’embellissement de jardins privés mais aussi des artères des grandes villes marocaines (Marrakech, Rabat, Agadir, El Jadida), systématiquement bordées par de jeunes palmiers depuis une dizaine d’années.

Huitième producteur mondial de dattes, derrière notamment l’Egypte, l’Arabie Saoudite ou la Tunisie, le Maroc ne compte plus que 44.000 hectares de palmeraies, une surface divisée par deux depuis 1950.

"On dégarnit des régions déjà pauvres pour renforcer d’autres plus loties. C’est comme si on déshabillait Rachid pour habiller Mustapha" déplore "Aujourd’hui le Maroc".

L’autre menace qui pèse sur la palmeraie marocaine est le "bayoud", un parasite qui tue chaque année 4% des quelque 4,2 millions de pieds recensés en 2003 dans le royaume.

La prise de conscience de la fragilité de la palmeraie a entraîné le lancement par le ministère marocain de l’Agriculture d’un programme de replantation prévoyant la distribution de 90.000 pousses de palmiers d’ici 2008.

AP

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