Le Conseil National de la Presse (CNP) a fermement condamné ce qu’il qualifie d’« acte criminel odieux » du journal français Charlie Hebdo, l’accusant de s’attaquer directement au Roi Mohammed VI.
Après l’action, les explications. Laissant l’îlot du Persil, où flottent deux drapeaux espagnols, à la garde de la Légion, le gouvernement de Madrid a entrepris de rassurer l’opinion publique. Très vite après l’intervention, Ana Palacio, ministre des affaires étrangères, et son homologue à la défense, Federico Trillo, s’expliquaient devant le Parlement. "L’Espagne a été attaquée à un point très sensible de sa géographie.
Il s’agissait de légitime défense", a plaidé le ministre de la défense, se félicitant de ce que l’opération ait été "parfaitement propre, sans aucun blessé, et en traitant les Marocains avec précaution et respect".
Ana Palacio démentait tout accord avec Rabat et faisait valoir que l’Espagne, "faute de réponse satisfaisante" à ses demandes, s’était vue "contrainte" d’agir. Dans quel but ? Non celui de s’installer sur l’île, mais, insiste-t-elle, pour "rétablir le règne de la loi et le statu quoantérieur". Quant à l’avenir, la ministre a été très claire : "Nous évacuerons l’île le plus tôt possible, dès que les conditions pour un retour au statu quo, mais cette fois un statu quo sérieux, seront réunies."
Une "bonne solution", a-t-elle expliqué, en faisant valoir le désir de Madrid de revenir à de bonnes relations avec son voisin marocain, serait de parvenir à un "usage commun, partagé, de l’îlot (...), ce qui permettrait aux gendarmes marocains et à la Guardia Civil de mener des opérations contre le trafic de drogue". Pour cela, la garantie nécessaire serait "l’engagement du roi Mohammed VI de ne plus tenter une autre occupation".
Les réactions de la classe politique, en général soulagée par le côté "clinique" de cette intervention, sont mitigées. La grande majorité appuie sans réserve l’action du gouvernement, mais plusieurs voix se sont élevées pour critiquer "l’abus de confiance" dont aurait été victime le Parlement qui, mardi, avait voté une motion d’appui à la position gouvernementale, sans se douter qu’il y aurait une intervention armée.
Les plus critiques s’inquiètent des conséquences de cette affaire qui va endommager les relations entre les deux pays, détériorer celles de l’Espagne avec le monde arabe ou, pis, contribuer à mettre sur la sellette le devenir de Sebta et Melilla, les deux enclaves espagnoles que le Maroc revendique depuis des siècles.
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