Madrid propose à Mohammed VI un "usage commun" du rocher

18 juillet 2002 - 16h34 - Espagne - Ecrit par :

Après l’action, les explications. Laissant l’îlot du Persil, où flottent deux drapeaux espagnols, à la garde de la Légion, le gouvernement de Madrid a entrepris de rassurer l’opinion publique. Très vite après l’intervention, Ana Palacio, ministre des affaires étrangères, et son homologue à la défense, Federico Trillo, s’expliquaient devant le Parlement. "L’Espagne a été attaquée à un point très sensible de sa géographie.

Il s’agissait de légitime défense", a plaidé le ministre de la défense, se félicitant de ce que l’opération ait été "parfaitement propre, sans aucun blessé, et en traitant les Marocains avec précaution et respect".

Ana Palacio démentait tout accord avec Rabat et faisait valoir que l’Espagne, "faute de réponse satisfaisante" à ses demandes, s’était vue "contrainte" d’agir. Dans quel but ? Non celui de s’installer sur l’île, mais, insiste-t-elle, pour "rétablir le règne de la loi et le statu quoantérieur". Quant à l’avenir, la ministre a été très claire : "Nous évacuerons l’île le plus tôt possible, dès que les conditions pour un retour au statu quo, mais cette fois un statu quo sérieux, seront réunies."

Une "bonne solution", a-t-elle expliqué, en faisant valoir le désir de Madrid de revenir à de bonnes relations avec son voisin marocain, serait de parvenir à un "usage commun, partagé, de l’îlot (...), ce qui permettrait aux gendarmes marocains et à la Guardia Civil de mener des opérations contre le trafic de drogue". Pour cela, la garantie nécessaire serait "l’engagement du roi Mohammed VI de ne plus tenter une autre occupation".

Les réactions de la classe politique, en général soulagée par le côté "clinique" de cette intervention, sont mitigées. La grande majorité appuie sans réserve l’action du gouvernement, mais plusieurs voix se sont élevées pour critiquer "l’abus de confiance" dont aurait été victime le Parlement qui, mardi, avait voté une motion d’appui à la position gouvernementale, sans se douter qu’il y aurait une intervention armée.

Les plus critiques s’inquiètent des conséquences de cette affaire qui va endommager les relations entre les deux pays, détériorer celles de l’Espagne avec le monde arabe ou, pis, contribuer à mettre sur la sellette le devenir de Sebta et Melilla, les deux enclaves espagnoles que le Maroc revendique depuis des siècles.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Mohammed VI - Ilôt Leïla

Ces articles devraient vous intéresser :

L’Espagne « humiliée » par le Maroc, selon José Maria Aznar

L’ancien président du gouvernement espagnol, José María Aznar, a déploré jeudi à Séville le fait que Mohammed VI n’ait pas reçu Pedro Sanchez à son arrivée à Rabat, considérant cet acte du Maroc comme une « humiliation ».

Nouvel an amazigh au Maroc : ce sera le 14 janvier

La date du nouvel an Amazigh au Maroc est désormais connue. Elle vient d’être définie par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et ce sera le 14 janvier. Ce jour sera donc chômé et payé.

Youssef Amrani officiellement ambassadeur du Maroc auprès de l’UE

Nommé en octobre 2021 par le roi Mohammed VI au poste d’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, Youssef Amrani aurait reçu en cette fin d’année, l’accord des instances européennes pour démarrer sa mission.

Le roi Mohammed VI félicite les joueurs marocains, après leur qualification

Le roi Mohammed VI s’est entretenu ce mardi 6 décembre avec le sélectionneur de l’équipe nationale, Walid Regragui, pour le féliciter de la qualification aux quarts de finale de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar-2022.

Mohammed VI : ses succès et ses défis

Le roi Mohammed VI a fêté en août ses 60 ans et ses 24 ans de règne. Son fils Moulay Hassan, prince héritier, soufflait quelques mois plus tôt, le 8 mai, ses 20 bougies. À un an de ses 21 ans, âge requis pour être roi, les inquiétudes quant à la santé...

Le Roi Mohammed VI instaure le Nouvel An Amazigh comme jour férié au Maroc

Le Nouvel An Amazigh sera désormais un jour férié officiel au Maroc, selon une décision qui vient d’être prise par le roi Mohammed VI.

Mohammed VI, marque déposée

Le roi Mohammed VI tente de mettre définitivement fin aux tentatives d’usurpation de titre et/ou fraude. Son nom devient une marque déposée.

Une chaîne marocaine accusée d’offense au roi Mohammed VI

La chaîne de télévision d’information en continu marocaine, Medi 1 TV est sous le feu des critiques des Marocains qui l’accusent d’avoir offensé le roi Mohammed VI.

Maroc : appel à déclarer férié le jour du Nouvel an amazigh

Quelque 45 ONG marocaines et de la diaspora demandent au roi Mohammed VI de déclarer férié le « Yennayer » ou Nouvel an amazigh, célébré le 13 janvier de chaque année.

Des personnes condamnées pour terrorisme graciées par le roi Mohammed VI

Le roi Mohammed VI a gracié quelque 1518 personnes à l’occasion de l’Aïd al fitr fêté ce samedi 22 avril au Maroc, dont certaines ont été condamnées dans des affaires de terrorisme. Voici le détail de ces grâces :