Pour son dernier roman intitulé « Rue du pardon » l’écrivain et artiste-peintre Mahi Binebine, recevra le 03 octobre au cours d’une grande cérémonie à Perpignan, le Prix Méditerranée 2020, dont il est lauréat.
Pour « Livres Hebdo », ce roman paru l’an dernier est un hymne à la féminité marocaine ; un mélange de sensualité et d’humanité à travers le portrait de Hayat, qui rappelle les femmes souvent victimes de préjugés à cause de leurs mœurs libres.
En effet, le roman raconte l’histoire de la petite Hayat, née Rue du Pardon dans une famille cruelle. Privée d’amour et de tendresse, elle est sauvée par la plus grande danseuse et chanteuse populaire de Marrakech, Chikha Sarghinia. Elle deviendra sa disciple et dépassera même la diva. Jalousée, empoisonnée et ensorcelée, Hayat triomphe de dix années de folie et devient à son tour une Cheikha adulée.
Mahi Binebine, par respect pour Hayat, refuse de dévoiler le nom de cette célèbre Cheikha qui a inspiré son œuvre. Néanmoins, les lecteurs avertis pensent à celle qu’on s’arrache pour les grands mariages et autres soirées festives.
L’auteur, fasciné par les chikhates, plonge ses lecteurs dans le monde de ces femmes convoitées, craintes, ou détestées pour leur réputation surfaite de voleuses de maris. Notons que, Mahi Binebine, considéré comme l’un des plus grands artistes marocains contemporains, avait été distingué, en 2010 par le prix du Roman arabe pour Les Étoiles de Sidi Moumen (Flammarion, 2009), et était en lice pour le Prix Renaudot 2019. En plus du prix principal décerné à Mahi Binebine, le prix Méditerranée étranger a été remis à l’écrivain italien Giosuè Calaciura pour Borgo Vecchio, traduit par Lise Chapuis.
Pour rappel, le Prix Méditerranée, a été fondé en 1984 par Fernand Braudel, Jean d’Ormesson et Hervé Bazin, et est organisé par le Centre Méditerranéen de Littérature et ses partenaires. Il lutte pour la valorisation de l’espace culturel entre les différents pays dont, en particulier ceux de la Méditerranée ; mais aussi, pour la reconstruction du récit épique des diversités fondatrices de son identité.
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