La réforme du Code de la famille passe mal chez les salafistes. Prêcheurs et imams de mosquées sont en colère contre le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi.
Les hommes et femmes en quête d’un(e) conjoint(e) sont de plus en plus désespérés. Au Maroc, l’offre n’est décidément plus compatible avec la demande. Pourtant, ce n’est pas la volonté qui manque. Les femmes et hommes bons à marier existent, mais encore faut-il qu’ils esquissent le premier pas.
Une enquête nationale sur les valeurs conjugales a été menée auprès de 1000 personnes couvrant la quasi-totalité du Maroc. L’échantillon des sondés a été choisi selon la structure de la population marocaine et les critères retenus par l’étude sont le milieu de résidence, le sexe, l’âge, l’état matrimonial, le niveau scolaire et la profession.
Cette recherche a fait ressortir que plus de 90% des Marocains pensent qu’il est préférable aux hommes et aux femmes de se marier. 85% situent l’âge idéal au mariage de la femme à moins de 25 ans et 58 % situent l’âge idéal pour l’homme à au-delà de 25 ans. Ainsi, le mariage précoce est associé à la femme et le mariage tardif est le lot de l’homme. Autre conclusion, le mariage est fortement valorisé certes, mais aussi très associé à la procréation au Maroc à telle enseigne que le mariage sans enfants est presque impensable. Cependant, au-delà de la projection ainsi caressée des sondés concernant le mariage, il en est des réalités qu’il faut impérativement prendre en considération.
En fait, une troublante lapalissade atteste qu’une rupture de stock avérée de prétendants masculins et féminins se fait de plus en plus sentir. Tout le monde s’accorde à dire du côté des demoiselles, qu’il y a une pénurie de « bons partis ». Le même état d’esprit est constaté chez la majorité du sexe opposé qui estime que les filles de bonne famille sont en voie d’extinction. Par contre, ces derniers ne subissent pas autant de pression que les femmes. Ils ne sont pas tarabustés par leur parent.
Karima, 34 ans, médecin, nous a confié, qu’elle est harcelée continuellement par sa mère qui lui rappelle que l’horloge biologique tourne et qu’elle va bientôt finir par rater le train et rester vieille fille.
Et d’ajouter : « Mes parents pensent intérieurement que je refuse de me marier parce que je suis trop exigeante ! Ils ne peuvent pas concevoir que je ne recherche pas l’homme idéal, mais un homme tout court que je n’ai tout simplement pas encore trouvé ! »
Les jeunes filles marocaines en âge de se marier - donc de procréer- ont un sérieux problème pour trouver chaussures à leurs pieds. Et les hommes prêts à se caser se font embobiner au départ et commencent ensuite par se venger sur toutes les filles qui ont le malheur de croiser leur chemin. D’aucuns s’interrogent sur les causes de cette sécheresse ressentie de toutes parts dans une société marocaine pleine de paradoxes.
Mis à part le côté « chanceux » de la chose, certaines jeunes femmes vivent dans des rêves chimériques, avec le mari modèle, la vie idéale. En conséquence, elles sont des adeptes du « vaut mieux être seul que mal accompagné ». En fait, ces dernières sont confinées psychiquement entre deux mondes. Le monde réel avec ses traditions bien établies, la famille, la « hchouma » et l’autre virtuel avec une version type de l’occidental. En fait, ce qui les fait chavirer, c’est qu’elles sont influencées par toutes sortes de séries télévisées telles que Friends, Berverly Hills, Top Models avec plein d’hommes beaux, galants, intellectuels, patients, affectueux. Résultat des courses, les jeunes filles marocaines sont déçues par les hommes « locaux » criblés de défauts à leurs yeux en comparaison à leurs héros étrangers. De ce fait, elles deviennent plus exigeantes, et cherchent un mari mûr, à la mode, cool, compréhensif, aisé de préférence.
Les hommes marocains, eux aussi, ne sont pas sortis de l’auberge. D’une part, leur éducation à la marocaine, les pousse à chercher une femme pudique, vierge, bonne cuisinière et gentille avec la belle-mère. D’un autre côté, ils souhaitent une belle femme, intelligente, diplômée, active professionnellement et surtout compréhensive. Du coup, ils deviennent tout aussi exigeants mais pas réaliste du tout. Pavé dans la marre, les hommes et femmes mariables existent, mais chacun doit faire des concessions de son côté pour que cette dèche totale de mariage ne subsiste plus !
Meyssoune Belmaâza - Al Bayane
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