Fitch Ratings, agence américaine de notation, a confirmé la note de défaut de l’émetteur à long terme du Maroc en devises étrangères (IDR) à ‘BB+’ avec perspectives stables.
Pourquoi le Maroc ne se met-il pas de manière durable sur une trajectoire d’émergence alors qu’il réunit toutes les conditions pour réussir ? C’est à cette question que répond l’Agence française de développement en passant à la loupe, les facteurs qui empêchent le Royaume d’accéder au rang d’économie émergente.
L’Agence française de développement (AFD), l’un des plus grands bailleurs de fonds du Royaume, n’est pas la seule à se pencher sur la question. Les membres de la Commission spéciale sur le modèle de développement y réfléchissent également. Le Maroc, selon de nombreuses hypothèses, a enregistré pendant la période 1960 à 2002, une croissance annuelle moyenne de 4,2% alors que sa population a augmenté de 2,2%. Et à partir du milieu de la décennie 2000, le taux de croissance a commencé à frôler 5% par habitant. Ce qui laissait penser à de meilleures nouvelles, comme atteindre par exemple le seuil de 6%, cité comme spécifique aux pays en voie d’émergence.
Mais hélas, le Royaume s’est écarté de la trajectoire de l’émergence. Les économistes de l’AFD ont relevé que c’est le modèle de développement suivi jusqu’à présent qui serait à l’origine du recul de la croissance. Selon les économistes nationaux évoqués par le rapport de l’AFD, il est difficile d’augmenter le taux d’investissement public ou de maintenir un rythme de progression du crédit aussi élevé que dans la seconde moitié des années 2000, rapporte L’économiste.
C’est donc le modèle de développement qui devrait être remis en cause. Il est admis que certaines évolutions prometteuses laissent à penser que l’économie est en phase transitoire, avec la montée en puissance des exportations à plus forte valeur ajoutée et le changement qualitatif de la structure d’emploi intégrant plus de diplômés. Toutefois, l’essoufflement du modèle est un diagnostic largement partagé. Il se caractérise par un taux de croissance économique insuffisant, un relèvement du niveau de vie à l’image des pays émergents, une faible élasticité de la croissance sur l’emploi ainsi que le recul de l’efficacité et de la qualité du rendement de l’investissement.
Pour sortir de ce cercle vicieux, plusieurs propositions ont été formulées par diverses institutions et rappelées par l’AFD dans le rapport. Ces propositions mettent un point d’honneur sur "la qualité du capital humain, la poursuite des réformes de gouvernance et l’amélioration du climat des affaires". Elles soulignent aussi l’assouplissement du marché du travail, le ciblage des politiques d’investissement sur les infrastructures technologiques, la transformation structurelle de l’économie via l’appui des secteurs clés, précise la même source.
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