L’ancien ministre de la Défense espagnol, Federico Trillo, est revenu sur les dessous de l’opération qui a permis à l’Espagne de récupérer l’îlot Persil (Leila), évoquant des pressions exercées par le Maroc et les États-Unis. Des déclarations qui ont suscité une vive polémique.
Lors d’une intervention sur Espejo Público, Trillo a soutenu ses récents propos sur la crise de l’îlot Persil, rappelant « qu’une partie de ce que j’ai dit est publiée dans mes mémoires ». L’ancien ministre de la Défense a précisé que l’Espagne était « seule » dans ce conflit, soulignant que les États-Unis avaient proposé un accord diplomatique, tandis que la France avait exercé une pression sur l’Espagne pour l’empêcher d’expulser le Maroc de cet îlot inhabité d’environ 15 hectares, situé à environ 200 mètres de la côte marocaine. Mais l’Espagne a décidé de « récupérer l’île et de lui rendre son statut », a-t-il confié.
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Trillo a en outre révélé un « secret d’État » sur ce conflit. « Les hélicoptères qui devaient se ravitailler à Cadix ont changé de cap et se sont dirigés vers Morón, où se trouvaient les Américains. Lorsque nous sommes arrivés à ce point, Aznar, malgré l’heure, a décidé de poursuivre l’opération », a-t-il déclaré, ajoutant que cette situation a provoqué des tensions après que les Marocains, alertés par les Américains, ont commencé à poser des exigences.
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Par ailleurs, l’ancien ministre a saisi l’occasion pour réaffirmer l’espagnolité de Sebta et Melilla, soutenant que les deux présides « sont deux villes garanties en tant que territoire espagnol » sous la protection de l’OTAN. Il a conclu ses propos en invitant « le président du gouvernement, qu’il s’agisse de Pedro Sánchez ou de ceux qui suivront », à « s’occuper des relations avec le Maroc ».