« Je soupçonnais que quelque chose se passait depuis le début de la récente crise entre l’Espagne et le Maroc parce que deux de mes conversations sur WhatsApp avec des hauts fonctionnaires de l’administration espagnole sont parues dans un journal marocain, alors que je n’en ai discuté avec personne. Ceux qui ont publié cette information ont eu accès à mon téléphone portable », explique à 20minutos, le journaliste espagnol, Ignacio Cembrero.
Le journaliste qui avoue qu’il n’a « rien remarqué » d’étrange sur son téléphone, tente de trouver une justification à cet acte d’espionnage qu’il impute au Maroc. L’intérêt du royaume serait d’être informé de ses conversations avec de « nombreuses personnalités et hauts fonctionnaires espagnols ayant des responsabilités au gouvernement, dans l’armée… ». « Une fois qu’ils ont le numéro de téléphone, ils peuvent s’infiltrer », explique Cembrero qui sent sa sécurité menacée.
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« Je me sens très peu protégé, car nous avons affaire à un service secret étranger avec un logiciel très sophistiqué, Pegasus, qui est presque indétectable. Je ne sais à quelles portes frapper. Aidez-moi. J’ai contacté une entreprise privée pour voir si elle peut me donner un coup de main », a ajouté le journaliste qui n’entend pas porter plainte. « Ce dont j’ai besoin, ce sont des personnes expérimentées pour m’aider à protéger mon téléphone et mon ordinateur portable », insiste le journaliste.
Selon une enquête conjointe menée par 17 médias, dont The Guardian, Le Monde ou The Washington Post, avec le soutien d’Amnesty International et d’une ONG française, plus de 50 000 numéros de téléphone dont 180 appartenant à des journalistes, auraient fait l’objet de piratage entre 2016 et juin 2021 avec le logiciel de piratage Pegasus, développé par la société de surveillance israélienne NSO Group.