Aucun bateau de Melilla ne pourra passer la nuit à 200 mètres de la côte marocaine. Les propriétaires des bateaux doivent désormais se rendre à la capitainerie maritime du port de Beni Ensar, pour obtenir un document les autorisant à se rendre au port de Nador. « C’est le même document qu’ils ont demandé aux véhicules avant la pandémie », expliquent certaines sources du secteur à El Faro de Melilla.
La procédure dure en moyenne six heures. Le bateau doit se rendre au port de Beni-Ensar pour avoir un cachet d’entrée et ensuite retourner au port d’Atalayoum avant d’obtenir un laissez-passer pour Nador et une autorisation d’entrée au Maroc, puis retourner à Beni Ensar avant d’aller au Maroc. Le document a une validité de trois mois et permet au bateau de mouiller au moins 200 mètres de la côte marocaine sans passer la nuit.
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Les propriétaires des bateaux de Melilla qui se rendent habituellement au Maroc (environ 270, selon certaines sources) doivent également payer une redevance au port d’Atalayoum. La mesure sera également imposée aux bateaux de plaisance de 5 à 12 mètres et aux jet-skis. Le Maroc a pris cette décision pour lutter contre le trafic de drogue (cocaïne) et l’immigration illégale en provenance de Melilla, assure-t-on de sources officielles marocaines.
Pour certains analystes, la décision marocaine est une réponse à la suspension de l’exemption de visa accordée aux habitants de Nador qui accèdent à la ville autonome. D’autres soutiennent qu’elle s’inscrit dans le cadre de la stratégie du royaume d’étouffer Melilla. La décision intervient dans un contexte où l’Algérie a repris ses relations commerciales avec l’Espagne.