Coronavirus : crainte d’une seconde vague très violente au Maroc
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La seconde vague du Covid-19 qui s’annonce, sans oublier la grippe saisonnière qui pointe à l’horizon suscite beaucoup d’inquiétude dans le royaume. Si la capacité d’accueil en soins intensifs et en réanimation a été doublée, le personnel soignant par contre, fait défaut, alors que pendant ce temps, les nouveaux cas de contamination n’arrêtent pas d’être signalés.
La deuxième vague de la pandémie du coronavirus risque de plomber les nombreux efforts du gouvernement. Si le royaume a été relativement épargné lors de la première vague, les chiffres n’ont cessé de grimper depuis la rentrée, atteignant des records de contamination avec plus de 5 000 nouveaux cas quotidiens, même si le taux de létalité reste en dessous de 1,7 %, rapporte Le Monde. La région de Casablanca-Settat concentre à elle seule, 18 % des plus de 300 000 cas de Covid-19 enregistrés. Et ce, malgré les mesures de confinement mises en place en septembre pour enrayer l’épidémie.
À l’hôpital Ibn Rochd à Casablanca, notamment au service de réanimation, la situation est insoutenable et les médecins débordés. « Ceux qui survivent sont transférés dans les hôpitaux régionaux, où sont admis les patients Covid-19 dans un état moins grave, en attendant d’aller mieux et de rentrer chez eux. Les autres ne survivent pas », déclare Lahoucine Barrou, le chef de service. Plus loin, regrette le réanimateur, « nous sommes en plein dans la deuxième vague, nous nous préparons au pire, confie-t-il, ajoutant que « pour l’instant, nous arrivons à avoir de la place en réanimation, mais demain nous serons dépassés ».
Toujours à l’hôpital Ibn Rochd, qui est rattaché au centre hospitalier universitaire (CHU) de Casablanca, malgré les 65 lits en réanimation, quatre services de réanimation comprenant 70 lits supplémentaires ont été créés et équipés pour accueillir les malades du coronavirus depuis la crise sanitaire. « Nous avons déplacé tout un service de chirurgie pour créer une réanimation. Nous ne prenons que les cas sévères, car nous avons les machines permettant d’utiliser différentes techniques d’oxygénothérapie », détaille le médecin, relevant que « ce ne sont pas les machines qui posent problème. Le matériel, ça s’achète. L’humain, ça ne s’achète pas ».
En réalité, face au manque de personnel soignant, le CHU a recruté plusieurs diplômés de l’école d’infirmiers pour prêter main-forte aux réanimateurs. Mais les effectifs restent insuffisants à l’échelle nationale. Cependant, « Avec 12 000 médecins dans le secteur public pour 36,5 millions d’habitants, le système tout entier est sous tension », relève la même source. « Ça devient dur. La fatigue se fait de plus en plus sentir », confie Kamal Marhoum El Filali, chef de service des maladies infectieuses. Si d’une part, les médecins du CHU reconnaissent que les erreurs commises lors de la première vague ont permis de mieux connaître la maladie pour mieux la traiter, ils dénoncent d’autre part, les comportements « irresponsables » de la population et un « relâchement généralisé » face à la gravité de la situation. « Les patients qui arrivent ici sont déjà dans un état sérieux. Soit parce qu’ils ne croyaient pas au Covid-19, soit parce qu’ils ont préféré s’automédiquer », regrette M. Barrou.
Dans d’autres cas, fait-il remarquer, « des malades ont même fait installer des salles de réanimation à domicile, munies d’extracteur d’oxygène, pour éviter de se rendre à l’hôpital. C’est très dangereux. Les patients en insuffisance respiratoire doivent être surveillés de près. Malheureusement, beaucoup décèdent à l’arrivée aux urgences parce que c’est déjà trop tard ».
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