Italie : une Marocaine lesbienne mise à la rue par ses parents

19 avril 2021 - 11h20 - Monde - Ecrit par : S.A

Depuis janvier 2021, Malika Chalhy, 22 ans, a été mise à la rue par sa famille après qu’elle a révélé son homosexualité. Associations de défense des droits de l’Homme, personnalités issues du monde du divertissement, du sport manifestent leur solidarité à la jeune femme.

Née de père marocain et de mère italienne, Malika était à mille lieues d’imaginer qu’elle allait se retrouver à la rue après son coming-out. Dans une correspondance adressée à ses parents, elle a révélé qu’elle est tombée amoureuse d’une fille, dévoilant ainsi son orientation sexuelle. Cette révélation a suscité l’indignation de ses parents. Ceux-ci n’hésiteront pas à la chasser du domicile familial sans ses vêtements.

La jeune femme rapporte les propos de sa mère. « Si je te vois, je te tue. Tu es le fléau de notre famille. Je te souhaite une tumeur, tu es la honte de la famille. Je préfèrerais une fille droguée que lesbienne », lui a-t-elle lancé, toute furieuse. Désormais à la rue, la police l’a accompagnée à la maison de ses parents pour qu’elle puisse prendre des vêtements à porter. Les choses ne se passeront pas comme prévu. Dès que sa mère l’a aperçue à travers la fenêtre, elle s’écria : « Je ne connais pas cette personne ».

L’histoire de la jeune Malika a mis la toile en ébullition. Les associations de défense des droits de l’Homme, des personnalités issues du monde du divertissement, du sport lui ont apporté leur soutien. Selon la presse italienne, une somme de près de 120 000 euros a été mobilisée suite à une cagnotte de solidarité lancée en ligne. Actuellement, la jeune femme réside à Florence, à 30 km du domicile familial. Malgré tout, elle pense toujours à ses parents. « À mes géniteurs, je dis : obtenez de l’aide, demandez de l’aide », a-t-elle dit lors de son passage sur Costanzo Show, un talk show télévisé très populaire en Italie.

En Italie, Alessandro Zan, député du Parti démocrate a initié une proposition de loi devant combler un vide législatif relatif à la protection des personnes LGBT. La « loi Zan » vise à modifier la loi Mancino qui date de 1993 et à instituer une journée contre l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie le 17 mai.

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