Près de 350 000 Marocains souffrent de troubles mentaux

17 octobre 2007 - 01h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

La santé mentale est absente du débat public au Maroc. Des maladies comme la dépression, la démence ou la schizophrénie, touchent en profondeur la société marocaine. Cela, du fait d’une faiblesse flagrante des moyens publics et d’un silence sur la question, dénonce Nadira Barkallil, présidente d’Al Balsam, Association marocaine des parents et amis des personnes en souffrance psychique, à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, célébrée le 10 octobre.

En dehors des familles et des professionnels, la société et les hommes politiques ne savent rien des conditions de vie des malades mentaux et de leur entourage, dont la vie peut être ravagée. Si la souffrance des malades est immense, celle des familles l’est tout autant, l’une alimentant l’autre et fragilisant davantage les deux. En plus de la souffrance, la maladie mentale met les patients en situation de handicap, précise Mme Barkallil. Le handicap est défini comme « la restriction des activités et/ou de la participation sociale d’une personne de façon permanente ou temporaire, stable ou évolutive, due à une déficience ayant entraîné une ou plusieurs altérations des fonctions physiques ou mentales ». Pour sa part, l’OMS déclare : « Chez chacun de nous, la santé physique et la santé mentale sont intimement liées et étroitement interdépendantes.

Malheureusement, dans la plupart des régions du monde, la santé mentale n’est pas considérée comme aussi importante que la santé physique. De fait, elle a été largement ignorée ou négligée ». Le Secrétariat d’Etat chargé de la famille, de l’enfance et des personnes handicapées a réalisé, en 2004, une enquête nationale sur le handicap, qui a identifié 5,12% de la population marocaine comme étant en situation de handicap, soit 1 530 000 personnes. Sur ce total, les déficiences psychiques ou mentales représentent 23%, soit 347 200, près de un handicapé sur quatre.

L’étude sur la santé mentale et la toxicomanie, menée en 2003 par le ministère de la santé et publiée en février 2007, intitulée : Enquête nationale de prévalence des troubles mentaux, a montré que 49% de la population enquêtée a connu au moins un trouble psychique mineur au cours de sa vie. La prévalence est de 30% pour les troubles dépressifs, 10% pour les troubles d’anxiété généralisée, 6% pour les troubles psychotiques, 4% pour les abus et la dépendance à l’alcool et 6% pour l’abus et la dépendance à d’autres substances.

Concernant l’équipement, le Maroc ne dispose que de 1 989 lits psychiatriques, soit 0,8 lit pour 10 000 habitants, alors que l’Egypte et la Tunisie en ont 1,3. Les normes internationales recommandent 4,5 lits pour 10 000 habitants. Le plan quinquennal 2000-2004 a programmé le développement de 200 unités de soins psychiatriques ambulatoires avec des consultations en pédopsychiatrie, la création dans quatre régions de structures psychiatriques pour les médico-légaux et les malades difficiles, ainsi que l’augmentation de la capacité hospitalière de psychiatrie de 3 000 lits pour adultes et 300 lits pour enfants, la formation de 200 psychiatres et 800 infirmiers spécialisés en psychiatrie.

La vie éco - Dr Anwar Cherkaoui

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