« L’administration Biden risque d’être réticente à l’idée de revenir sur la reconnaissance par l’administration Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental », a indiqué un rapport du think thank intitulé « Il est temps de ré-engager des efforts internationaux au Sahara occidental » (Time for International Re-engagement in Western Sahara).
« Malgré cela, elle pourrait envisager d’autres façons de rassurer le Polisario, par exemple en réaffirmant le soutien de Washington au renouvellement semestriel du mandat de la Minurso », indiquent les auteurs du rapport, avertissant d’un risque de déstabilisation de l’Afrique du Nord et du Sahel. « La faible intensité du conflit ne peut pas justifier l’inaction. Le risque d’une escalade militaire progressive, limitée mais tangible, déstabiliserait encore davantage l’Afrique du Nord et le Sahel », alertent-ils.
Pour le think thank, il serait erroné de penser que l’Algérie restera neutre face aux tensions entre le Maroc et le Polisario. « L’Algérie soutient la stratégie militaire d’usure du Polisario. Bien qu’aucun nouveau transfert d’armes en provenance d’Algérie pouvant améliorer les capacités de l’Armée de libération du peuple sahraoui n’ait été constaté, Alger pourrait envisager ce type de transferts si une flambée de violence tuait un grand nombre de combattants du Polisario, par exemple. Ceci aurait des implications pour toute la région », affirme-t-il.
Aux yeux des auteurs du rapport, la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara représente une « importante victoire diplomatique » pour Rabat. « La reconnaissance américaine étant liée à la normalisation diplomatique avec Israël, et bien que des représentants des deux parties appellent à renoncer à cette mesure, l’administration Biden aura probablement du mal à revenir sur la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sans mettre en péril la relation entre Rabat et Israël », souligne par ailleurs le think tank américain dans ce rapport.