La Commission nationale des investissements a donné son aval à une série de 21 projets. L’investissement global de ces projets s’élève à 76,7 milliards de dirhams, l’équivalent de 6,98 milliards d’euros, selon un communiqué officiel du gouvernement.
Il pèse lourd, très lourd. Il s’apprête à investir au Maroc une vingtaine de millions d’euros, soit 225 millions de DH. Le Consortium de fabricants de matériel électrique espagnol (COFME) est juridiquement présent au Maroc depuis un mois et demi seulement. Mais le directeur général de l’antenne marocaine sise à Casablanca, Hamid Kinani, travaille sur le projet depuis le printemps dernier.
L’ancien directeur pour le programme du Pnud de développement des chauffe-eau solaires au Maroc (PROMASOL) et enseignant à l’ISCAE a du pain sur la planche. La stratégie du COFME est jugée unique et très exigeante. « L’idée est de se regrouper pour attaquer les marchés étrangers de manière plus agressive », indique-t-il. En réalité, une bonne douzaine de sociétés espagnoles, toutes leaders dans leur domaine, compose le consortium. « Mais généralement, lorsqu’on investit un nouveau marché, il n’y a jamais plus de quatre d’entre elles qui se lancent au départ ». La recette semble fonctionner, car depuis sa création en 1998, COFME a contribué à l’internationalisation de ses membres à travers quatorze pays. Le groupement est basé à Barcelone, mais dispose de bureaux commerciaux au Brésil, en Chine, au Mexique et aux Émirats Arabes Unis, notamment.
Au Maroc, seul point d’appui de COFME en Afrique, les quatre sociétés se nomment Apolo, Daisalux, EGI et Fermax. Trois d’entre elles songent sérieusement à investir. « Au départ, COFME cherche des partenaires pour la représentation et la distribution. Mais à moyen terme, ces sociétés espèrent presque toutes créer une antenne marocaine. »
Apolo est spécialisée dans le matériel de fixation. Colliers, chevilles, fixations, pistolets de scellement, visserie, etc. « Les chantiers poussent comme des champignons au Maroc. La première intention d’Apolo est d’en devenir fournisseur. » Elle possède déjà deux unités de fabrication en Europe, et deux autres en Asie, « pour pénétrer le marché chinois ». Son objectif ultime au Maroc serait justement de créer un cinquième site de production. « Mais nous allons commencer par faire venir quelques conteneurs. Aujourd’hui, nous sommes seulement à la recherche d’un distributeur », explique Kinani, en précisant qu’Apolo n’a pas encore vendu un seul clou au Maroc.
Daisalux opère dans les engins de secours tels les appareils autonomes, balises, projecteurs, systèmes de contrôle, éclairage portable, luminaires et signalisation. « Mais attention ! Il s’agit d’équipement design, de matériel chic », précise Kinani. C’est Eurolux, le distributeur de luminaires et d’éclairage de jardins, qui sera le représentant de Daisalux au Maroc.
Ça tombe bien, Eurolux vient de s’offrir un nouveau show-room sur la Corniche de Casablanca, juste en face de l’hôtel Bellerive. « Si tout va bien, Daisalux pourrait également investir au Maroc », ajoute le DG.
EGI, le numéro un de la sonorisation en Espagne, fait aussi partie de l’offensive « électrique ». Ses produits s’adressent surtout aux hôtels, hôpitaux et résidences. Outre la sonorisation de pointe, EGI fait dans les systèmes de communication, diffuseurs acoustiques, etc. La société est déjà présente au Maroc depuis une douzaine d’années. « Elle travaille d’ailleurs au projet hôtelier de la deuxième tour du Twin Center, à Casablanca », déclare Kinani. La championne de la sono souhaite cependant étoffer ses parts de marché à travers le COFME.
Fermax opère, elle, dans le contrôle d’accès. Ses systèmes d’identification par l’œil, le pouce ou la voix, sont « très connus à l’international ». En fait, « c’est le numéro 2 mondial » du contrôle d’accès. Ses clients privilégiés sont aussi les hôtels, hôpitaux et résidences privées. Mais Fermax, en plus de grignoter des parts sur le marché local, espère aussi en arriver à investir au Maroc. Même si elle est déjà présente sur le territoire marocain depuis une dizaine d’années, l’espagnole veut maintenant passer aux choses sérieuses. Kinani vient tout juste de rendre l’étude de marché, et des décisions devraient être prises d’ici les prochaines semaines. « Toutes ces entreprises espèrent faire du Maroc une plaque tournante, même si c’est pour revendre ensuite leurs produits en Europe. »
L’Economiste - Marie-Hélène Giguère
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