26 décembre 2021 - 19h40 - Maroc - Par: S.A
56 ans après son décès, de troublantes révélations ont été faites sur le militant anticolonialiste Mehdi Ben Barka, chef de file du mouvement tiers-mondiste, et plus célèbre opposant aux rois Mohammed V et Hassan II.
« Le chef de l’opposition marocaine Mehdi Ben Barka était un espion, suggèrent les dossiers de la guerre froide », titre The Guardian en se basant sur les révélations de documents déclassifiés du renseignement tchèque. Selon ces dossiers, l’ancien militant anticolonialiste entretenait une relation étroite avec le Státní Bezpečnost (StB), le service de sécurité tchécoslovaque à qui il fournissait des renseignements contre des paiements substantiels, en espèces ou en nature.
« Ben Barka est souvent décrit comme un homme qui combattait les intérêts coloniaux et défendait le tiers-monde, mais les documents révèlent une image très différente : un homme qui jouait sur plusieurs cordes, qui en savait beaucoup et savait aussi que l’information était très précieuse dans le contexte de la guerre froide ; un opportuniste qui jouait à un jeu très dangereux », a déclaré au journal britannique Dr Jan Koura, professeur adjoint à l’Université Charles de Prague.
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Selon celui qui a eu accès à l’intégralité du dossier Ben Barka dans les archives du StB, et à d’autres documents secrets nouvellement publiés, il n’y a aucun doute sur la connexion tchèque. « Tous les documents le confirment », a-t-il assuré. Les relations entre Ben Barka et le StB remontent à 1960. « Les espions de Prague espéraient que cet éminent leader de la lutte pour l’indépendance du Maroc et fondateur de son premier parti d’opposition socialiste fournirait des renseignements précieux, non seulement sur l’évolution politique du royaume, mais aussi sur la pensée des dirigeants arabes tels que le président égyptien, Gamal Abdel Nasser ».
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Ben Barka aurait réalisé une série d’opération de renseignements au profit du StB. Selon les documents consultés, il avait reçu, en septembre 1961, 1 000 francs français du StB pour produire des rapports sur le Maroc. L’ancien militant anticolonialiste a été envoyé en Irak pour obtenir des informations sur le coup d’État de février 1963 moyennant 250 livres. En Algérie, il a rencontré à plusieurs reprises le président Ahmed Ben Bella et a rendu compte de la situation dans ce nouvel État indépendant.
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Ces accusations ont suscité des réactions de la part de la famille de l’illustre disparu. « Les relations de mon père avec les États socialistes et autres étaient simplement celles que l’on pouvait attendre de toute personne profondément engagée dans la lutte mondiale contre l’impérialisme et l’exploitation coloniale à l’époque », a déclaré Bachir Ben Barka, son fils.
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