Accusations d’espionnage : de nouvelles révélations sur Mehdi Ben Barka
Suite au démenti de Bachir Ben Barka, fils de Mehdi Ben Barka, chef de file du mouvement tiers-mondiste, le chercheur tchèque Jan Koura, professeur adjoint à l’Université...
29 octobre 1965, c’était la dernière fois qu’était vu Mehdi Ben Barka, à Paris. La France et le Maroc n’ont jamais expliqué les circonstances de l’enlèvement et de la disparition du principal opposant d’Hassan II, dont le centenaire de naissance et en même temps, les 55 ans de disparition, n’ont pu être commémorés, en raison de la crise sanitaire.
Il y a exactement 55 ans, que Mehdi Ben Barka a été enlevé et embarqué dans un véhicule devant la grande brasserie Lipp, boulevard Saint-Germain à Paris, rappelle La Croix, ajoutant que l’homme, âgé de 45 ans à l’époque, était un militant anticolonialiste, chef de file du mouvement tiers-mondiste, et le plus célèbre opposant aux rois Mohamed V et Hassan II. Son corps n’a jamais été retrouvé.
La juge Ariane Amson, précisément, la onzième, vient d’être chargée d’instruire l’affaire Ben Barka, la plus dense instruction judiciaire toujours ouverte, entourée depuis des décennies, du sceau du secret d’État des deux côtés de la Méditerranée. Cette affaire " n’est pas seulement l’histoire d’un crime politique crapuleux (…) ; elle est une tache d’indignité ", qui salit la France et le Maroc, a déclaré le poète marocain Abdellatif Laâbi.
En 2007, quatre mandats d’arrêt internationaux ont été lancés contre des Marocains impliqués dans l’affaire ; sans succès, à cause du manque de volonté de la France et du Maroc. Actuellement, deux sont vivants, mais très âgés : le général Benslimane, ancien chef de la gendarmerie royale et Miloud Tounsi, alias Chtouki, ex-agent des services secrets, condamné par contumace en 1967, cite la même source. "Voudront-ils seulement soulager leur conscience avant de mourir ? ", se demande Bachir Ben Barka, fils de Mehdi Ben Barka, ajoutant : « Nous avons envoyé trois courriers au président-Macron- qui n’a jamais voulu nous recevoir ».
"Il n’y a rien à attendre du côté marocain, la rancune d’État terrifiante qui prévalait du temps d’Hassan II à l’encontre des opposants, fait malheureusement son retour ces dernières années, sous le règne de Mohammed VI" se désole Abdellatif Laâbi.
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