Le militant marocain Sion Assidon dans le coma, une enquête ouverte

L’Observatoire marocain contre la normalisation exprime de vives inquiétudes quant à l’état de santé critique de Sion Assidon, militant emblématique des droits humains et figure de proue du mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS). Admis en soins intensifs dans une clinique privée de Mohammedia, il est toujours dans le coma.

Lundi, Sion Assidon a été transféré à l’hôpital « dans un état d’inconscience », fait savoir l’Observatoire marocain contre la normalisation dans un communiqué signé par son président Ahmed Ouihmane. L’organisation a exprimé sa « profonde inquiétude » quant à son hospitalisation. Aussi, a-t-elle exprimé sa « pleine solidarité » avec le militant septuagénaire et sa famille et lui souhaite un prompt rétablissement. Elle espère le voir « recouvrer rapidement la santé afin de poursuivre son engagement ».

Assidon a été hospitalisé à Mohammedia et a subi une « délicate opération du cerveau hier soir », a précisé mardi Ouihmane dans un post sur Facebook. Mais il est dans le coma. « Selon des informations circulant dans son entourage et parmi les opposants à la normalisation, son corps présente des signes suspects qui nécessitent une enquête médicale et sécuritaire plus approfondie afin de déterminer les circonstances de ce qui est réellement arrivé », a-t-il ajouté.

Selon des sources proches d’Assidon, le militant serait tombé d’un escalier ou d’une échelle alors qu’il taillait des arbres à sa résidence samedi. Après l’incident, il a réussi à rejoindre son salon et à s’asseoir sur un canapé, mais est resté inconscient jusqu’à lundi. C’est un collègue inquiet de son absence à une réunion qui s’est rendu chez lui et l’a retrouvé dans cet état. Mais ces explications sont loin de convaincre le parquet de Mohammedia. Celui-ci a immédiatement ordonné une enquête.

Sion Assidon est né en 1948 dans une famille juive, à Casablanca. Figure emblématique de l’extrême gauche, il a passé douze ans en prison entre 1972 et 1984 pour atteinte à la sûreté de l’État. En 1996, il cofonde l’association anti-corruption Transparency Maroc. En 2010, il lance la branche marocaine du BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions).