L’hebdomadaire français Marianne (numéro 1407) a été interdit de distribution au Maroc, en raison d’un dessin caricatural jugé offensant pour le prophète Mohammad.
Le prince Moulay Hicham, surnommé "le prince rouge" pour ses positions critiques, a été pris à partie vendredi par des journaux marocains qui l’accusent de soutenir les idées "anti-monarchistes" d’un groupe islamiste.
"Moulay Hicham s’est découvert un penchant pour le régime républicain à la sauce islamiste", écrit notamment Aujourd’hui le Maroc (quotidien privé), assurant que le prince a approuvé des propos "anti-monarchistes" de Nadia Yassine, une responsable du mouvement islamiste - non reconnu - Al Adl Wal Ihssane (Justice et bienfaisance).
La fille du cheikh Abdessalam Yassine, porte-parole officieuse du mouvement, a notamment affirmé, dans une interview à l’hebdomadaire Al Ousbouia Al Jadida, sa préférence pour la république par opposition à la monarchie. Elle doit passer en jugement le 28 juin pour "atteinte à la monarchie".
Interrogé à ce sujet par l’hebdomadaire Al Jarida Al Oukhra, Moulay Hicham avait assuré, sans approuver les propos de Mme Yassine, ne "pas craindre l’arrivée des islamistes au pouvoir" et avait donné en exemple les monarchies parlementaires européennes.
Moulay Hicham "s’attaque directement à la monarchie constitutionnelle", assure Aujourd’hui le Maroc dans un article particulièrement violent adressé au cousin du roi - et troisième personnage dans l’ordre hiérarchique après le prince héritier Moulay Hassan et l’unique frère du roi, Moulay Rachid.
L’hebdomadaire La Vie économique, de son côté, a publié vendredi un long éditorial consacré à Moulay Hicham, rapportant une série d’accusations sur des aides financières que le prince, qui vit aux Etats-Unis depuis trois ans, aurait accordé à des journaux ou des institutions pour s’assurer de leur soutien.
Evoquant la "question du changement démocratique" au Maroc dans l’entretien à l’hebdomadaire Al Jarida Al Oukhra, Moulay Hicham avait estimé qu’il faudrait "trouver une solution à l’entrée sur la scène politique de ceux parmi les islamistes qui sont restés dehors".
"Je pense qu’Al Adl Wal Ihssane est un mouvement politique comme les autres", avait-il-dit à propos de cette organisation très influente mais non autorisée officiellement.
Wanadoo.ma
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