Depuis 3 ans, la Fondation Hassan II multiplie ses efforts pour un meilleur accueil des ressortissants marocains résidant à l’étranger. Le responsable du site d’accueil d’Algésiras répond à nos questions. Interview.
Les centres d’accueil des Marocains résidents à l’étranger ont été mis en place depuis peu. Pensez-vous que ces éléments manquaient ?
Bien sûr ! C’est une structure primordiale. Nous ne comptabilisons pas, malheureusement, le nombre de coups de fil que nous recevons tous les jours mais leur nombre est impressionnant. En une heure, il nous arrive parfois de recevoir plus de 40 appels. Nos concitoyens nous contactent à partir de toute l’Europe. Les week-end, notre standard explose. Nous travaillons 7jours sur 7 et 24 heures sur 24. Nous avons de nombreuses équipes avec des roulements.
Combien de centres d’accueil ont été créés et quels sont les services qu’ils proposent ?
La Fondation Mohammed V a mis en place, à ce jour, 4 centres d’accueil en Europe. Deux en Espagne, à Algésiras et Almeria, un en France à Sète, et en Italie à Gênes. Au Maroc, 7 centres ont aussi été créés à Tanger, Bab Sebta, Nador, Larache, Taourit et à l’aéroport Mohammed V de Casablanca.
Les services proposés sont nombreux. Nos vacataires sont chargés d’apporter de l’aide sur le plan social, médical, administratif, de gérer les accidents de la circulation, d’aider les handicapés, les femmes enceintes, les personnes âgées et les enfants. Il existe même un bureau central de coordination à Rabat qui centralise toutes les requêtes provenant de la communauté marocaine en essayant de les résoudre. Cela nécessite de fréquents contacts avec les différents ministères du pays comme celui de la justice, de l’intérieur et de la coopération.
Nous travaillons aussi avec le consulat du Maroc pour régler les questions administratives et avec les autorités de police des différents pays de transit.
Pouvez-vous nous énumérer certains de ces problèmes ?
Depuis le 15 juin, les principales plaintes sont relatives à des cas de cambriolage en Espagne, survenus principalement sur la Nationale 340. Beaucoup de nos citoyens sont victimes du vol de leurs papiers d’identité, de leur argent, et de leurs bijoux.
Il y a aussi beaucoup de problèmes concernant les accidents de circulation. A ce jour on enregistre 8 morts âgés de 2 à 17 ans. Les cas de panne de véhicule sont aussi fréquents vu l’état vétuste des voitures de la plupart des RME.
A cet effet, le Consulat s’occupe de prendre contact avec les assurances, et tous les acteurs de ce secteur pour tenter de débloquer la situation. Nous rencontrons aussi des problèmes d’état de fatigue avancée chez les personnes âgées et les conducteurs auxquels nous apportons une aide médico-sociale par le biais de la Croix Rouge située à quelques mètres de notre centre d’information. Il y a aussi le problème des familles qui se suivent et qui s’égarent. Dans ce cas, la Fondation prend contact avec la protection civile des pays pour localiser les personnes perdues et les guider vers l’un de nos centres.
Est-ce que vous, parfois, vous êtes confronté à un problème de communication ?
Il est vrai qu’il nous arrive d’être confrontés à ce genre de problème. Et pour cause, au problème d’analphabétisme qui touche une bonne partie de nos RME s’ajoute celui de ceux qui parlent différentes langues autres que l’arabe.
Depuis 3 ans avez-vous observé des changements d’habitude chez cette communauté lors des transits ? Les jeunes sont-ils plus nombreux ?
Nous constatons une forte affluence des jeunes issus de la deuxième et troisième génération. Ils viennent dans leur propre véhicule et sont désireux de passer plus de temps avec leur famille que de faire du commerce. D’ailleurs, les véhicules sont beaucoup moins chargés qu’auparavant et plus respectueux des normes de sécurité.
Abla Ababou pour Menara
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