
Au Maroc, le nouveau programme d’aide à l’acquisition de logements est susceptible d’apporter une bouffée d’oxygène au marché immobilier.
L’investissement des Marocains résidant à l’étranger dans leur pays d’origine devient de moins en moins évident. Le responsable du marché entreprise à la Banque centrale populaire répond aux questions de Menara.
Menara : Quels sont les principaux problèmes liés aux investissements des MRE au Maroc ?
Jalil Sebti : La problématique liée à l’investissement est la même pour tous les investisseurs qu’ils soient nationaux ou étrangers. A la différence que les MRE ont le choix entre investir au Maroc ou dans leur pays d’accueil. Les nouvelles générations de MRE sont de moins en moins attachées à leur pays d’origine. L’aspect affectif ne pèse plus très lourd sur la balance. Ce qui importe aujourd’hui c’est de répondre à leurs attentes qui sont de plus en plus exigeantes. Ces jeunes sont davantage pressés car ils ont pris l’habitude de la rapidité des services européens. Aujourd’hui nos banques doivent fournir un gros effort pour se mettre au niveau des normes internationales.
Menara : La Banque populaire relève-t-elle ce nouveau défi ?
Jalil Sebti : A titre de rappel la Banque populaire est la banque historique des MRE et elle compte bien le demeurer. Il y’a une sorte de contrat morale qui nous lie aux MRE et nous oeuvrons au mieux pour le satisfaire. Nous partons du besoin de l’investisseur MRE à savoir : l’information. Pour cela nous avons des structures d’accueil à l’étranger en partenariat avec les services consulaires qui nous permettent de communiquer des informations socio-économiques et commerciales sur le pays. Nous avons aussi des structures d’accueil sur place dans nos agences régionales destinées à accompagner les MRE dans leurs démarches d’investissement. Pour cela ils ont droit à des experts chargés d’évaluer les risques et à une assistance juridique. En troisième lieu nous proposons de plus en plus de produits bancaires concurrentiels avec les produits européens. Leurs tarifications ne cessent de baisser. Pour finir la Fondation de la Banque populaire a aussi instauré des cours de formation pour les jeunes promoteurs.
Ménara : Existe-t-il un profil type de l’investisseur MRE ?
Jalil Sebti : Non pas du tout. Les investisseurs sont issus de la première à la troisième génération. Ca peut être des retraités qui veulent utiliser leur pécule pour l’acquisition d’un commerce ou autre ou encore des jeunes bardés de diplômes travaillant dans les secteurs de pointe désireux apporter leur savoir-faire dans leur pays d’origine. Cependant l’investissement immobilier reste majoritaire.
Menara : Quelles seraient les mesures à prendre pour encourager l’ investissement des MRE dans leur pays d’origine ?
Jalil Sebti : L’acte d’investir comporte un ensemble de paramètres dont l’élément financier n’est qu’un maillon. Pour cela tous les acteurs de la scène politique, bancaire, douanière et autre doivent se sentir concernés. Ce n’est qu’à ce prix que le Maroc pourra être attractif pour les investisseurs. Aujourd’hui il faut prendre conscience que cette mise à niveau est indispensable pour préparer l’entré du Maroc en Europe lors de l’échéance 2010. Pour cela les MRE sont un relais et un vecteur dynamisant pour les transferts technologiques dont nous avons besoin. Le Maroc doit mobiliser l’ensemble de ses ressources humaines et financières qu’elles soient intérieures ou extérieures au pays.
Propos recueillis par : Abla Ababou pour menara du 12 août 2002
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