Marocains de l’étranger : Un package anti-crise

27 mai 2009 - 19h08 - Economie - Ecrit par : L.A

C’est un nouveau plan-anti crise que le gouvernement vient de concocter, mais cette fois-ci pour les Marocains résidents à l’étranger (MRE). Préparé conjointement par le ministère des Finances et celui chargé de la Communauté marocaine résidant à l’étranger, ce dispositif sera décliné dans les prochains jours. Il vise l’encouragement de l’investissement, l’aide à l’acquisition de logement et la baisse des coûts du transfert de fonds.

Pour inciter les MRE à investir au Maroc, une formule combinant soutien de l’Etat et concours bancaire pourrait être mise en place. En contrepartie d’un apport de fonds propres en devises d’au moins 25%, l’Etat accorderait une subvention de 10% et les banques pourraient financer jusqu’à 65% du projet.

Des mesures sont également prévues pour booster le transfert de fonds, lesquels ont baissé de 14,3% au terme du premier trimestre 2009. Or, les transferts des MRE contribuent à hauteur de 9,6% au PNB et couvrent les deux tiers du déficit de la balance commerciale. Il est donc question de réduire les coûts des transferts et de baisser de 50% les commissions appliquées aux opérations de change. L’Etat pourrait même abandonner, pendant deux ans, la part qui lui revient sur les commissions de change, indique une source proche du dossier.

La gratuité des transferts pourrait être appliquée par les banques marocaines et leurs réseaux à l’étranger. Une mesure qui s’étalerait de juin à décembre 2009. Certaines banques, comme le Groupe Banque Populaire, adoptent déjà cette démarche. « Nous faisons également bénéficier les clients communs avec nos partenaires stratégiques de tarifs préférentiels », affirme Hicham Amghare, responsable au département produits et services MDM (Marocains du monde) à la Banque Populaire.

De plus, les conditions d’exclusivité qui lient les banques aux organismes de transfert pourraient être également levées. « Ce sont des conditions contractuelles qui peuvent être supprimées d’autant plus que les monopoles sont combattus. Ce qui permettra de faire jouer la concurrence. Les coûts du transfert doivent être les plus faibles possible pour les MRE », affirme un haut responsable à Bank Al-Maghrib.

L’impact des contrats d’exclusivité sur les commissions liées aux transferts peuvent être assez substantiel. En 2006-2007, un rapport de la commission spéciale mondialisation du Sénat belge avait décrié ces coûts. Ce rapport souligne que « dans le couloir migratoire franco-marocain, où la Western Union possède un contrat d’exclusivité avec Barid Al Maghrib, les frais de commission de transfert s’élèvent à 12% pour un envoi de 200 dollars, alors qu’ils sont de 5% pour la même somme chez des concurrents, tels que Money Gram ».

Autre volet du plan spécial MRE, l’aide à l’acquisition de logement. C’est ainsi que Damane Sakane leur sera étendu. Destiné à la classe moyenne, ce programme leur bénéficiera aux mêmes conditions que les résidents. L’Etat s’engage ainsi à garantir les prêts immobiliers dans une fourchette de 300.000 à 800.000 dirhams.

Au menu également, l’accompagnement des MRE dans les pays de résidence. Des mesures de soutien seront mises en place au profit de ceux qui ont souffert de la crise. Et ce, via les consulats du Maroc à l’étranger. Quant aux frais de chancellerie, jugés pénalisants par de nombreux MRE, ils pourraient être réduits de 85%. Une baisse qui risque de ne pas être du goût de certaines représentations marocaines à l’étranger.

Source : L’Economiste - Khadija Masmoudi

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