MRE : le retour après les vacances

23 août 2007 - 01h19 - Maroc - Ecrit par : L.A

La phase retour de l’opération transit 2007 a été initiée. Lors de la phase aller de celle-ci qui s’est déroulée du 15 juin jusqu’au 15 août courant, ils ont été 1,4 million de marocains résidents à l’étranger à avoir transité par l’Espagne pour rejoindre le Maroc.

Plusieurs MRE ont ainsi quitté les frontières par le poste frontalier Bab Sebta à destination de leurs pays de ces jours.

Passer ses vacances dans son pays natal semble pour la majorité des immigrés, un parcours du combattant. Ceci nécessite une préparation, mais aussi une bonne dose de patience afin d’affronter les difficultés auxquelles sont confrontés ces Marocains d’ailleurs, avant, pendant et même après leur séjour au Maroc.

« Nous venons tous les deux ans au Maroc, et c’est tout un investissement pour faire des économies », témoigne Amina, mère de famille tout en signalant que « les hypermarchés belges, par exemple, sont pris d’assaut par nos compatriotes surtout en période des soldes, ce qui leur fait un bon chiffre d’affaires ». « Une voiture de MRE qui n’est pas chargée, n’est pas digne de l’être », dit en rigolant sa sœur Najat qui l’accompagne. « Pourquoi croit-on toujours que nous roulons sur l’or ? », déplore Fatéma, une Marocaine vivant en France. « Il suffit que les commerçants sachent que nous sommes des immigrés pour qu’ils augmentent les prix de leurs marchandises ; même les loueurs de voitures ne sortent pas du lot », continue-t-elle.

Ajoutant aussi que la vie en France devient de plus en plus chère et difficile surtout qu’une bonne partie de la communauté marocaine est perplexe après l’arrivée de Sarkozy au pouvoir. « nous ne savons pas à quoi on peut nous attendre avec sa nouvelle politique d’immigration et d’intégration », affirme sa fille.

« Il suffit d’être un bosseur et respectueux des lois du pays d’accueil pour s’intégrer dans la société Espagnole », témoigne Ahmed ajoutant ironiquement que « notre problème c’est qu’en arrivant au pays, nous devons nous attendre à être accueillis à bras ouverts par certains agents de sécurité et de la douane ».

Dès l’entrée en territoire marocain, quelques douaniers et agents de la police sans scrupule n ‘hésitent pas à demander des cadeaux ou parfois provoquer des entraves au code de la route.

« comme ils savent que nous sommes pressés, ils demandent carrément une somme d’argent pour ne pas confisquer le permis de conduire », déplore sa femme une Espagnole. « C’est vrai que les conditions d’accueil des immigrés se sont améliorées, mais ce sont les mentalités qu’on doit changer.

Et puis des agents honnêtes ne manquent pas, il suffit de les rencontrer pour s’en apercevoir », constate Ahmed. « J’aime bien passer chaque année mes vacances ici, en famille ou entre amis, après une année de dur labeur. Et ce n’est que pendant ces dizaines de jours que je peux profiter de la plage et de la beauté des paysages du pays », fait remarquer Yassine, 23 ans.

Et d’ajouter que parfois, il faut s’attendre à des moments d’énervement entre l’insolence de certains agents de police et le harcèlement des mendiants et de quelques ‘guerrabas’. Sans oublier qu’il faut toujours demander l’itinéraire pour ne pas se perdre surtout à Casablanca ». Il faut garder son calme, respecter le code de la route et connaître ses droits et ses obligations pour ne pas être dupé ou pris en flagrant délit. Un comportent délicat, certes, mais ça permet de savourer ses heures de répit, avant le retour au pays d’accueil pour une nouvelle saison de travail et d’efforts.

Libération

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