Par-delà les problèmes pratiques ou logistiques que l’acheminement ou le transit de ces estivants et de leurs véhicules peuvent poser en France ou en Espagne, -les deux principaux pays de leur passage-, ces migrants représentent un réel défi aux capacités d’organisation et d’accueil d’un pays comme le Maroc.
L’ensemble des réseaux aérien, terrestre, maritime est sollicité durant ce phénomène de migration inversée du Nord vers le Sud, probablement inédit à notre époque.
En retrouvant sa dénomination de toujours, l’opération d’accueil des ressortissants marocains résidant à l’étranger s’est entourée, cette année, de toutes les précautions à même de permettre à ses initiateurs de parer à toutes les éventualités et de faire face aux situations les plus imprévues. Pour que l’opération se déroule dans les meilleures conditions, plusieurs séances de travail sont nécessaires.
Impulsée et directement suivie par S.M. le Roi Mohammed VI, cette opération à laquelle participent, entre autres, la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger, présidée par S.A.R. la Princesse Lalla Meryem, et, depuis l’été 2000, la Fondation Mohammed V pour la solidarité, est une action d’envergure dont les préparatifs ont été menés tambour battant depuis plus d’un trimestre.
Le gouvernement a, dans ce sens, mis en place un plan d’action global qui, outre l’instauration d’une permanence au sein du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, et la création d’une cellule de suivi des opérations d’accueil, permet de mobiliser davantage de fonctionnaires dans les centres consulaires qui connaissent une grande affluence lors de la période de transit.
L’objectif en est de traiter avec diligence les doléances de nos compatriotes désireux de passer leurs vacances dans le Royaume. Dans ce cadre, une ultime réunion des autorités portuaires de Tanger, Nador, Tarifa et d’Algésiras, les ports où converge l’essentiel du flux des MRE de retour au pays pour les vacances d’été, a été tenue mardi à Tanger.
Y étaient présents les responsables des capitaineries de ces ports, les commandants des ferries et fast-ferries qui assurent les rotations entre les deux rives et l’ensemble des intervenants dans l’opération Transit des MRE. La réunion a porté essentiellement sur la question de la sécurité de la navigation lors de la traversée du détroit.
Selon l’Office d’exploitation des ports (ODEP), cité par l’agence MAP, les responsables des quatre ports ont examiné la logistique d’intervention et de sauvetage en mer et les moyens de perfectionner la coordination entre les équipes des deux rives en cas d’incidents.
Pour pallier les difficultés du passé et éviter les longues files d’attente devant les points de passage maritime, un plan de flotte a été mis en place. Il devra assurer le trafic maritime, les aménagements portuaires, la sécurité des MRE sur les axes routiers et dans les aires de repos et la sûreté des navires. Ce plan de flotte 2006, tel qu’il a été arrêté d’un commun accord avec la partie espagnole et tous les intervenants du secteur maritime, vise le renforcement de l’offre de transport en vue de réaliser une plus grande fluidité du trafic et mieux répondre aux attentes des MRE en particulier et des passagers en général.
Ainsi, la logistique d’intervention mobilisée par quatre plates-formes portuaires consiste en 11 vedettes de sauvetage, 6 bateaux de remorquage, un bateau doté d’équipements médicaux dont des blocs opératoires, un hélicoptère de sauvetage en mer (Algésiras). A cela s’ajoutent des équipes à terre mobilisées en permanence pour des interventions d’urgence.
Les participants ont également abordé le nouveau système de surveillance de la navigation dans le détroit. Il s’agit d’un système ultramoderne pour prévenir les accidents entre les navires au large du détroit, un passage qui connaît un très dense trafic maritime commercial et de passagers.
Les nouvelles normes de sécurité dans les ports, notamment les exigences de la certification ISPS que le port de Tanger a adoptées, le contrôle de la navigabilité des bateaux, des équipements de sécurité et de sauvetage embarqués à bord, ont aussi été abordées. Pour une meilleure fluidité du flux des passagers à la traversée du détroit, les participants ont débattu de l’organisation des mouvements des ferries et la délicate opération d’entrée et de sortie du port.
La question de la coordination des actions des différents intervenants dans l’enceinte des ports a particulièrement sollicité l’intérêt lors de cette rencontre.
L’objectif étant de s’assurer une meilleure coopération entre les différents services et une réactivité accrue pour des interventions rapides et efficaces. L’Office d’exploitation des ports de Tanger organise, cette semaine, une session de formation sur ’’les nouvelles normes de sûreté et de sécurité dans les ports’’, rapporte l’agence MAP. Une formation qui profitera aux agents des différents services au sein du port.
El Mahjoub Rouane - Le Matin