Tourisme au Maroc : une baisse de recettes qui inquiète

Alors que les arrivées pourraient atteindre 15,5 millions de voyageurs en 2024, soit un million de plus qu’en 2023, les recettes touristiques devraient poursuivre leur tendance à la baisse notée depuis 8 mois pour s’établir à 100 milliards de dirhams contre 105 milliards en 2023.

« En termes d’arrivées, les principaux marchés émetteurs enregistrent des performances inédites depuis plusieurs mois. En mars dernier, l’Allemagne a connu une croissance de 55 %, la Belgique de 32 %, l’Italie de 29 %, la Grande-Bretagne de 20 %, l’Espagne de 19 %, la France de 12 %, les Pays-Bas de 8 %. En revanche, les États-Unis ont reculé de 16 % », explique à Médias24, Zoubir Bouhoute, le directeur du Conseil provincial du tourisme de Ouarzazate.

Analysant ces chiffres, le spécialiste note que les arrivées de touristes étrangers de séjour (TES) dépassent celles des Marocains résidant à l’étranger (MRE), rappelant que la tendance était inversée à fin décembre 2023, avec l’arrivée de 51 % de MRE et 49 % de touristes étrangers. De janvier à mars 2024, le Maroc a enregistré l’arrivée de 50 % de MRE et 50 % de TES en janvier, 47 % de MRE et 53 % de TES en février, et 45 % de MRE et 55 % de TES en mars.

L’expert en flux touristiques ajoute que « si cette dynamique se confirme et que l’on parvient à grignoter chaque mois un point supplémentaire, on pourrait facilement atteindre à la fin de l’année en cours 60 % d’arrivées étrangères contre 40 % de Marocains résidant à l’étranger », rappelant que les arrivées de MRE ont toujours dépassé celles de TES pendant la saison estivale (Opération Marhaba).

Zoubir Bouhoute relève en revanche une baisse des recettes en devises depuis juillet 2023, une situation qu’il impute à la concurrence croissante des locations informelles comme Airbnb ainsi qu’à la crise économique en Europe. En janvier dernier, ces recettes ont baissé de 11 % par rapport à la même période de 2023, et de 2,7 % en février. Cette année, les recettes devraient atteindre 100 milliards de dirhams contre 105 milliards en 2023. Elles pourraient toutefois connaitre une amélioration si l’Office des changes parvient à intégrer les recettes non déclarées du secteur locatif, a-t-il conclu.