Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».
Le dispositif de sécurité mis en place par l’Europe et le Maroc pour traquer les migrants porte ses fruits. Ceux qui espèrent rallier l’Europe depuis le Maroc, préfèrent désormais se cacher, face à des vagues d’arrestations régulièrement dénoncées par les ONG.
La traque aux migrants se renforce davantage du fait de la volonté de l’Europe et des autorités marocaines de faire reculer le phénomène de la migration clandestine. En effet, il y a quelques mois encore, ces insurgés se montraient visibles sur les routes et dans les campements installés près des centres urbains. Aujourd’hui, comme Mustapha, beaucoup de migrants préfèrent rester confinés dans des campements précaires dans les forêts, loin des regards, relève La Croix.
À la date d’aujourd’hui, ceux qui espèrent franchir la barrière de l’Europe depuis les limites territoriales marocaines sont prudents face aux assauts réguliers d’arrestations, nourris par les pressions européennes doublées de financements pour renforcer la surveillance des frontières ; ce qui n’est pas souvent du goût des ONG.
"On va franchir cette barrière !", déclare Mustapha qui avoue n’avoir pas les moyens de passer par la Méditerranée dans des embarcations de fortune comme certains candidats à l’immigration clandestine. Il y a deux ans, le jeune homme de 18 ans, qui a dû abandonner les cours au lycée pour entreprendre avec deux de ses amis de quartier, une longue aventure risquée de sa Guinée natale jusqu’au Maroc, dans le but d’atteindre l’Europe par la ville autonome Ceuta (Sebta).
Le rêve de Mustapha, est "d’aller vivre en Norvège et de devenir DJ". Malheureusement pour le jeune guinéen et ses amis, comme pour bon nombre de migrants subsahariens, les efforts des autorités marocaines payent à petits coups et réduisent les traversées. En 2019, près de 32 500 migrants sont entrés clandestinement en Espagne par voie terrestre ou maritime, soit une moitié moins qu’en 2018, selon les chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur espagnol.
En 2019, une enveloppe de 140 millions a été accordée pour l’Union européenne pour soutenir les actions du royaume chérifien contre les flux migratoires non autorisés.
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