Patrimoine : l’Algérie tente de dribbler le Maroc
L’Algérie et le Maroc ne cessent de se disputer la paternité de plats culinaires, de costumes traditionnels, des bijoux, des ornements architecturaux, ainsi que des genres...
Après la tentative d’appropriation algérienne du caftan Ntaâ » de Fès, le Maroc a décidé de protéger son patrimoine immatériel composé de nombreux savoir-faire ancestraux. Des mesures juridiques reconnues à l’international seront bientôt mises en place.
« Afin d’éviter la politisation de certains dossiers relatifs (inscription patrimoniale à l’UNESCO, NDLR) à la culture marocaine, nous allons mettre en place des mesures juridiques reconnues à l’international pour protéger notre patrimoine immatériel composé de nombreux savoir-faire ancestraux », explique à Medias24 Mehdi Bensaïd, ministre de la Culture, assurant que les garde-fous en cours d’élaboration sont un frein aux éventuelles tentatives étrangères de s’approprier en partie le savoir-faire marocain. L’atteinte de cet objectif passera notamment par une synergie d’actions entre les ministères de l’Artisanat et de la Culture et les industriels nationaux. Ceux-ci devront déposer un maximum de labels à l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC).
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L’office a déjà enregistré une soixantaine de labels. Le ministre précisera que les artisans de la capitale spirituelle ont pu former un recours contre une société allemande d’équipements sportifs (Adidas) qui voulait utiliser le motif du zellige de Fès. Une voie à suivre pour labelliser « pour la première fois au monde » des savoir-faire, d’abord au niveau national à l’OMPIC, puis à l’international. Il reviendra donc aux deux ministères d’inciter les artisans à multiplier le dépôt d’appellations marocaines qui, à terme, couvriront l’ensemble des savoir-faire du patrimoine immatériel du royaume. Dans la même dynamique, l’OMPIC sera appelé à reconnaître aussi les savoir-faire liés aux coutumes marocaines, comme la manière d’organiser un mariage, la cérémonie du henné… dont certains pays voisins pourraient disputer, à l’avenir, la paternité.
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« Une fois que nous aurons mis en place des garde-fous juridiques reconnus internationalement, les candidats à l’appropriation culturelle seront moins enclins à récidiver », se persuade le ministre, qui entend compter aussi sur la partition de la société civile. Il a rappelé dans ce sens le rôle de lanceur d’alerte d’une personnalité marocaine. Celle-ci avait prévenu son ministère que l’Office algérien de l’artisanat s’était approprié la photo de sa mère pour illustrer « le caractère algérien » d’un caftan.
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