Pauvreté : un phénomène qui s’aggrave

12 novembre 2002 - 19h40 - Maroc - Ecrit par :

La pauvreté connaît une recrudescence au Maroc. Son taux est passé de 13% en 1990 à plus de 20% en 2002, touchant 5,3 millions de personnes dont les deux tiers vivent en milieu rural qui subit les effets de sécheresses répétées.

La pauvreté est intimement liée à l’insuffisance de l’accès à l’investissement dans les capacités humaines (éducation, formation et soins de santé) en raison de son inégale répartition sociale et spatiale. L’amélioration des infrastructures et des services de base, ainsi que la diversification des systèmes de production et donc de l’offre d’emploi, surtout en milieu rural, sont les conditions préalables et indispensables à la réduction des inégalités.
La lutte contre la pauvreté donne l’impression de connaître un regain d’intérêt depuis la seconde moitié de la décennie 90, avec l’émergence de la dimension sociale au rang de priorité au niveau institutionnel et budgétaire, indique une étude du Département de la politique économique générale.
Outre la gratuité de l’enseignement et des services de santé pour les plus démunis, l’action publique de lutte contre la pauvreté devra se baser sur des mécanismes institutionnels d’assistance des personnes défavorisées et la protection de leur pouvoir d’achat.
De même, différents mécanismes devraient être mis en place pour répondre aux besoins des populations défavorisées. Certes, l’Entraide nationale offre des services de proximité au profit des couches sociales défavorisées qui n’ont pas accès aux services sociaux de base. De même qu’elle mène plusieurs types d’actions (alphabétisation, formation, gestion des orphelinats et des centres préscolaires pour les plus pauvres, promotion de la femme, appui aux associations pour handicapés…) et dispose d’un vaste réseau sur le territoire national, n’empêche que ses actions sont insignifiantes dans cet océan de misère qui frappe des milliers de Marocains Quant à la Promotion nationale, ses principales missions sont la création d’emplois et le développement des infrastructures de base dans les zones rurales défavorisées ne bénéficiant pas de grands projets d’investissement public, ses projets n’incitent guère à l’optimisme sinon sur le papier. Son action devrait, en principe, consister en la coordination et la promotion de l’emploi rural pour la mise en valeur du territoire national.
La politique de lutte contre la pauvreté ne se concrétise matériellement qu’à travers la subvention des prix des produits alimentaires instaurée pour stabiliser les prixdes produits de base. En 2001, la charge brute de compensation s’est élevée à 7,2 milliards de dirhams, soit 1,9% du PIB. La part du budget de l’Etat a été de 4,9 milliards de dirhams.Le caractère non ciblé de ces subventions implique, Autres chroniques :
Reportage : Savez-vous comment nomme-t-on les artères de votre ville ?

toutefois, qu’elles profitent plus aux populations aisées de par leur plus grand pouvoir d’achat, et seulement 25% des subventions alimentaires bénéficient aux pauvres. Néanmoins, leur impact sur les pauvres peut s’avérer important, du fait que les produits subventionnés constituent une grande partie de leurs dépenses et de leurs apports caloriques.
S’agissant des revenus, les multiples revalorisations du salaire minimum garanti (SMIG), institué en 1936, ainsi que les revalorisations des retraites minimales, permettent d’assurer un pouvoir d’achat décent aux salariés.
Pourtant, une nouvelle approche de la politique la lutte contre la pauvreté s’impose. Il s’agit de mettre en place des projets d’investissements créateurs d’emplois et de richesse, d’améliorer la qualité de l’enseignement, d’introduire beaucoup de rigueur dans la gestion des deniers publics et de promouvoir le marché de l’emploi.

Libération Maroc

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Croissance économique - Pauvreté - Développement

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : le fisc traque les vendeurs de voitures d’occasion

Des vendeurs de voitures d’occasion exerçant en toute illégalité dans les régions Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma s’en mettent plein les poches, sans rien donner au fisc marocain.

Le Maroc entre dans la course mondiale aux métaux stratégiques

Alors que le monde connaît une forte concurrence en matière de terres rares et de métaux stratégiques, le Maroc apparaît comme un acteur clé.

Les transferts des MRE mal utilisés ?

Les transferts de fonds des Marocains de la diaspora contribuent à la stabilité macroéconomique du Maroc, relève une récente note d’orientation publiée par le Bureau sous-régional pour l’Afrique du Nord de la Commission économique des Nations Unies...

Internet au Maroc : des zones complètement oubliées

Certes, le Maroc a enregistré des avancées significatives pour garantir internet mais des défis majeurs restent à relever.

Une solution ingénieuse pour lutter contre la sécheresse au Maroc

Face à la grave sécheresse qui sévit dans plusieurs régions ces sept dernières années, le Maroc initie un projet d’envergure. Il s’agit de l’installation de panneaux solaires flottants sur un lac de barrage dans le nord du royaume.

Pourquoi le Maroc ne sait pas profiter des MRE

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) boostent l’économie marocaine grâce à leurs transferts de fonds. Cependant, ils sont des leviers essentiels insuffisamment utilisés par le Maroc en raison de certains obstacles.

Bientôt une plateforme pour aider les MRE à investir au Maroc

Karim Zidane, ministre délégué chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, encourage les Marocains résidant à l’étranger (MRE) à davantage investir au Maroc, soulignant la nécessité pour le royaume...

L’économie marocaine s’accélère, voici les secteurs en tête

Portée par son tourisme dynamique et un secteur automobile en plein essor, l’économie marocaine s’accélère. Le PIB du royaume devrait augmenter d’environ 4 % cette année et maintenir cette tendance en 2026 et 2027.