C’est ce lundi, 15 décembre, que s’est tenu à Rabat une réunion entre les divers partenaires concernés par la réalisation du Plan national de protection contre les inondations. Il s’agit du secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement, des départements de l’Intérieur, de l’Equipement, de l’Agriculture et du Haut commissariat des eaux et forêts. Au menu, le choix des sites inondables à protéger en priorité.
Pour rappel, le secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement (SEEE) avait élaboré une étude sur la protection contre les inondations qui a permis d’identifier 400 sites exposés au phénomène. Parmi eux, une cinquantaine a été jugée prioritaire. Leur sécurisation devrait coûter pas moins de 25 milliards de DH. A lui seul, le programme prioritaire, portant sur les 50 sites, requiert un montant de 6 milliards de DH. Pour le moment, 30 points ont été aménagés. Et les travaux sont en cours pour qu’à l’horizon 2012, le reste du programme prioritaire soit achevé. Tandis que la protection de l’ensemble des sites répertoriés est prévue pour l’échéance 2020. Seulement, les dernières crues ont imposé quelques réajustements.
C’est particulièrement l’objet des concertations entre les partenaires. Car « la difficulté ne tient pas seulement à l’aspect financement », fait-on remarquer auprès du SEEE.
Des arbitrages à opérer
A l’impératif de protéger les vies humaines, s’ajoute celui de préserver les intérêts économiques. D’où des arbitrages, souvent difficiles à opérer. Le cas de l’Ourika est édifiant à cet égard. La population qui y vit en tire aussi l’essentiel de ses revenus. Celle-ci n’envisage guère de quitter la vallée bien qu’elle est parfaitement consciente du danger qui la guette. Pour atténuer le risque en faveur de cette population, un dispositif d’alerte a été installé. Il y a aussi le cas de nombreux quartiers urbains surpeuplés implantés aux abords des oueds. Ils ne sont pas protégés pour la plupart surtout contre des crues sporadiques, mais violentes.
En définitive, rares sont les cas où la prévention seule suffit d’autant plus que des espaces inondables ont été délibérément occupés. Il est nécessaire de les protéger. Le Plan national de protection contre les inondations prévoit diverses formules et cible en priorité les personnes et les biens. Il traite des dispositions relatives à la protection de l’habitat, des infrastructures, des équipements industriels...
De même qu’il consacre une part non négligeable à la restauration des cours d’eau par curage et traitement des berges, à la sauvegarde des zones humides et des zones d’épandage, au stockage des apports à l’amont à chaque fois que possible pour préserver la ressource, soutenir l’étiage ou encore pour restaurer les écoulements originels.
Source : L’Economiste - A. G.