La situation qui prévaut à Ceuta est alarmante. Pour l’Exécutif local, il s’agit d’une question "d’urgence" et Ceuta est à un "point de non-retour". Selon le gouvernement local, le Maroc étouffe Ceuta. La situation "d’extrême gravité" que la ville connaît depuis "quatre mois" a été au centre des préoccupations, vendredi, lors de la réunion du Conseil des gouverneurs, indique El Foro de Ceuta.
Dénonçant "une véritable tentative du Maroc d’étouffer le commerce local, alors qu’il y a une augmentation de l’immigration irrégulière des citoyens marocains, des adultes et des mineurs", l’exécutif de Juan Vivas qui dit subir un "abandon" de l’État central, a sollicité de ce dernier, "une action déterminée, énergique et immédiate pour défendre la souveraineté et l’identité de Ceuta".
"Aujourd’hui, nous savons que le ministère des Affaires étrangères du Maroc a envoyé une circulaire à ses hauts fonctionnaires, interdisant l’entrée à Ceuta". Ils ont fermé Tarajal et revendiqué les eaux territoriales des îles Canaries, Ceuta et Melilla, a affirmé le porte-parole du gouvernement local, Carlos Rontomé, ajoutant qu’il s’agit là, d’une attitude claire "d’agression directe, d’asphyxie économique". Selon lui, il s’agit d’une "question d’État", puisque chaque année, le Maroc déclare que "Ceuta et Melilla sont des villes occupées par l’Espagne".
Par ailleurs, "L’Espagne supprime les fils barbelés, mais l’UE, à la demande de notre pays, les finance au Maroc, en échange du contrôle de la migration des subsahariens. Mais le problème que nous avons à Ceuta, ce sont les Marocains", a regretté le porte-parole. Cependant, à l’en croire, "il n’y a aucun contrôle à la frontière", car, fait-il observer, "nous avons une frontière démantelée par laquelle les majeurs et les mineurs entrent".