Trafic de la nationalité marocaine : début du procès des Israéliens
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Le procès des membres présumés d’une "cellule" d’Al Qaïda arrêtée au Maroc, qui doit s’ouvrir aujourd’hui à Casablanca, pose un délicat problème d’image pour le royaume soucieux de participer à la lutte anti-terroriste tout en évitant d’inquiéter les touristes étrangers.
Trois Saoudiens et leur sept complices marocains, arrêtés au Maroc à la mi-mai, sont accusés d’avoir préparé des attentats contre des navires occidentaux dans le détroit de Gibraltar, mais aussi contre des autocars marocains et des cafés de la célèbre place Jemâa El Fna de Marrakech, grand pôle touristique du pays.
La seule évocation d’un attentat terroriste visant un haut lieu touristique a de quoi faire frémir les responsables économiques du pays. Le tourisme apporte au royaume plus de 2 milliards de dollars de recettes par an et constitue l’un des ses principaux axes de développement, avec notamment un projet de création ex nihilo de six nouvelles stations balnéaires dans les prochaines années.
Le procès des Saoudiens et de leurs complices marocains, dont les liens avec l’organisation terroriste d’Oussama ben Laden n’ont pas été prouvés, avait été reporté le 28 octobre dernier par le tribunal de Casablanca, à la demande de la défense qui réclame la convocation d’une dizaine de témoins à décharge.
Les trois Saoudiens impliqués, qui risquent théoriquement la peine de mort, sont Hilal Jaber Awade El Assiri, Zouhair Hilal Mohamed Tabiti et Abdellah Msafer El Ghamidi.
Parmi leurs sept "complices" figurent trois femmes marocaines, dont les épouses de deux des trois Saoudiens.
Un grand nombre de chefs d’accusation ont été retenus : "association de malfaiteurs", "tentative d’homicide volontaire avec préméditation", "tentative de sabotage volontaire par le biais d’explosifs", "faux et usage de faux documents", "séjour illégal", et enfin "débauche".
Un collectif de défense, composé d’une trentaine d’avocats pour les dix prévenus, a réclamé la présentation devant le tribunal des diverses pièces à conviction cités par la police judiciaire, notamment les trois valises d’explosifs qui auraient été trouvées en possession des accusés.
Ces exigences soulignent l’autre danger pour les autorités marocaines, qui réside dans l’obligation où elles se trouvent désormais de démontrer le sérieux des accusations lancées spectaculairement l’été dernier après l’arrestation des prévenus.
Aucun élément de preuve n’a été jusqu’à présent été avancé quant au lien des accusés avec Al Qaïda, sauf les "aveux" que l’un d’eux aurait fait lors de l’instruction, ce que les avocats ont formellement nié, dénonçant une "campagne mensongère" et accusant la police d’avoir torturé leurs clients.
Dès l’annonce des arrestations, la presse marocaine a été divisée sur cette affaire. Tandis que certains titres saluaient une opération réussie des services marocains, d’autres ont émis des réserves. Un journal marocain, Maroc-Hebdo, s’était demandé si les services secrets marocains n’avaient pas été "manipulés par les Américains".
Les familles des prévenus ont maintes fois dénoncé les conditions de détention de leurs proches à la prison d’Oukacha, près de Casablanca, et ont lancé des appels aux organisations des droits de l’Homme au Maroc et à l’étranger.
(AFP)
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