Le journaliste marocain Amine Ayoub n’a pas pu rencontrer son frère qui vit à Houston, comme il l’avait souhaité. Son voyage s’est transformé en un calvaire. Parti du Maroc via la France pour la Havane, il a été arrêté à Cuba. À son arrivée, les autorités cubaines l’ont arrêté à l’aéroport et détenu pendant des heures. Ils l’ont ensuite interrogé sur les nombreux tampons israéliens apposés sur son passeport. « Je pensais qu’avec tous leurs discours de paix et toutes les bonnes choses qu’ils disent d’eux-mêmes, cela irait. Je ne savais pas que Cuba allait me détester et me traiter comme ça », a déclaré Ayoub dans un entretien vidéo avec Ynet News en Israël. Il a tenu à préciser que son téléphone a été confisqué sans explication pendant plusieurs heures.
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Le journaliste marocain ajoutera : « Ils m’ont traité comme un terroriste… ils m’ont retenu comme un criminel ». Après ces heures de détention, il a été autorisé à entrer à Cuba pour trois jours. Mais il a été de nouveau arrêté à l’aéroport alors qu’il tentait d’embarquer pour les Bahamas. Un civil lui a retiré son passeport et on lui a informé qu’il ne pouvait pas sortir. « Les Bahaméens ne veulent pas de vous […] Non, vous ne pouvez pas aller aux Bahamas », a raconté Ayoub, ajoutant qu’il n’a reçu de document ni explication officielle. Il a été conduit dans une cellule avec des chaises métalliques, « sans nourriture ni eau », où il a passé 32 heures sous surveillance constante. « Si je devais aller aux toilettes, un policier – je ne sais même pas s’il s’agissait de policiers – me suivait. Ces 32 heures ont été une expérience incroyable », a-t-il poursuivi.
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Son calvaire a pris fin lorsqu’il a été conduit à bord d’un avion par le chef de la police à l’aéroport de La Havane, entouré de plusieurs agents qui sont restés à bord. « J’ai encore des douleurs physiques à force d’avoir dormi à cet endroit. […] Il y a aussi des séquelles psychologiques, s’est plaint le journaliste. Je suis encore perturbé, car je ne sais pas ce que ces types voulaient. » Ayoub estime avoir subi ce traitement dégradant en raison de son activisme pro-israélien. « C’est ce qui explique tout, avec toutes ces questions qu’ils m’ont posées et la façon dont ils m’ont traité », a-t-il ajouté. Pour rappel, Cuba a rompu ses relations diplomatiques avec Israël en 1973 et soutient la création d’un État palestinien souverain.