L’Espagne appelle à une reprise de la coopération avec le Maroc
Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, souhaite un apaisement de la tension entre l’Espagne et le Maroc et une reprise de la coopération entre les deux pays.
Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a réagi à la résolution que le parlement européen a adoptée jeudi 10 juin contre le Maroc. Il estime que l’instrumentalisation de l’institution européenne dans la crise entre le royaume et l’Espagne est “contreproductive”.
« Les tentatives d’européanisation de cette crise sont vaines et n’altèrent aucunement sa nature purement bilatérale, ses causes profondes et la responsabilité avérée de l’Espagne dans son déclenchement », déclare le chef de la diplomatie marocaine dans un communiqué, ajoutant que l’instrumentalisation du Parlement européen dans cette crise est contreproductive. Selon Nasser Bourita, cette résolution est loin de contribuer à la solution, car elle s’inscrit dans une logique de surenchère politique à courte vue. Il dénonce cette manœuvre, qui vise à contourner le débat des raisons profondes de la crise, ne trompe personne.
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« La résolution est en déphasage avec le registre exemplaire du Maroc en matière de coopération migratoire avec l’Union européenne. Ce sont ceux-là mêmes qui tentent de critiquer le Maroc dans ce domaine qui tirent en réalité profit des résultats concrets et quotidiens de la coopération sur le terrain », commente Nasser Bourita. « En effet, nul en Europe ne peut mettre en cause la qualité du partenariat entre l’Union européenne et le Maroc dans tous les domaines, y compris migratoire. Les chiffres sont là pour le confirmer (rien que depuis 2017, la coopération migratoire a permis l’avortement de plus de 14 000 tentatives de migration irrégulière, le démantèlement de 5000 réseaux de trafics, le sauvetage de plus de 80 500 migrants en mer et l’empêchement d’innombrables tentatives d’assaut)", explique-t-il.
Selon lui, le Maroc n’a, du reste, pas besoin de caution dans sa gestion de la migration. « La posture du professeur et de l’élève ne fonctionne plus. Le paternalisme est une impasse, martèle-t-il. Ce n’est pas la punition ou la récompense qui induit des comportements, mais la conviction d’une responsabilité partagée. » Aux yeux du chef de la diplomatie marocaine, « la résolution du Parlement européen est, par ailleurs, contraire à l’esprit du partenariat entre le royaume du Maroc et l’Union européenne. En tentant de stigmatiser le Maroc, c’est en réalité le principe même de partenariat qu’elle fragilise. Elle démontre, à l’échelle du voisinage Sud de l’UE, que même les constructions les plus anciennes et les plus abouties peuvent faire l’objet d’actions inopportunes et opportunistes au Parlement européen ».
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« Autant le Maroc est satisfait de sa relation avec l’Union européenne, autant il considère que le problème demeure avec l’Espagne, tant que les raisons de son déclenchement n’ont pas été résolues », indique la diplomatie marocaine, insistant que le Maroc n’a jamais jugé le partenariat avec l’UE à l’aune d’incidents conjoncturels mais sur la base d’une action fiable qui s’inscrit sur le long terme. « D’ailleurs, la position des États membres de la Commission et du Service Extérieur a été constructive quant au rôle clé du Maroc dans le partenariat euro-méditerranéen et à l’appréciation positive de la coopération dans le domaine migratoire », note le ministère des Affaires étrangères.
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