Le Maroc, de par sa « proximité géographique », est un « partenaire naturel de l’Espagne avec lequel il entretient de forts liens commerciaux et d’investissement », indique le document qui revêt une importance particulière en cette période de crise diplomatique entre les deux pays du fait de l’accueil de Brahim Ghali en Espagne.
Plus qu’un partenaire naturel, le Maroc est un partenaire stratégique de l’Espagne. En témoignent les chiffres publiés dans le document relatif aux exportations espagnoles. En 2019, 45,5 % de ces exportations vers l’Afrique étaient destinées au Maroc, souligne le document qui ajoute qu’en 2020, ce taux est passé à 47,3 % et à 50,1 % en janvier 2021.
« En outre, il existe 781 entreprises espagnoles avec plus de 10 % du capital des sociétés de droit marocain et 674 sociétés de droit marocain qui sont des filiales d’entreprises espagnoles », informe le rapport qui rappelle que « les deux pays ont des économies fortement interdépendantes dans des secteurs clés tels que l’énergie et les chaînes de valeur dans les secteurs de l’automobile et du textile, entre autres ».
Le rôle du Maroc, en tant que porte d’entrée vers l’Afrique, n’a pas été occulté dans le document présenté par Sánchez. « Le Maroc est une priorité pour les intérêts espagnols en matière de sécurité et d’immigration », note le rapport qui rappelle le fort taux d’immigration clandestine en Espagne, « notamment aux Canaries », appelant par ailleurs à une meilleure collaboration des autorités du royaume dans la lutte contre l’immigration clandestine et le terrorisme.
La crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne, née après l’accueil par l’Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali pour « raison humanitaire », est loin de connaître son épilogue. Jeudi, l’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, a accusé la ministre des Affaires étrangères Arancha González Layad’avoir fait des déclarations « inappropriées » et de présenter des « faits inexacts », faisant allusion au « respect mutuel » qui serait en cause dans la crise actuelle, selon Laya. « Le Maroc en prend note et agira en conséquence », a déclaré Benyaich.