Depuis la promulgation de la nouvelle loi « asile et immigration » en France, les expulsions sous OQTF visent désormais plusieurs catégories d’étrangers autrefois protégées par la loi.
Le lycée professionnel Louis Guilloux de Rennes a été bloqué mercredi matin par plus d’une centaine d’élèves, en soutien à une camarade marocaine victime d’un arrêté d’expulsion, a-t-on appris auprès de l’établissement et des manifestants.
Lamya Jamaïhakim, 20 ans, vit en France depuis cinq ans. Elève en deuxième année de CAP, elle a été informée durant les vacances scolaires qu’elle devait quitter le territoire français, tout comme ses parents, tous deux retraités. Plus d’une centaine d’élèves se sont regroupés devant le lycée vers 8h00 pour manifester leur soutien, bloquant la porte d’entrée avec des poubelles, et empêchant la tenue des cours pendant trois heures.
En début d’après-midi, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant la préfecture à Rennes, autour d’une banderole "Non aux expulsions". "Mes profs sont choqués de ce qui arrive, les élèves comme les profs m’ont beaucoup soutenue", a indiqué Lamya à l’AFP. "Cela fait cinq ans que je réside en France, je suis prise en charge par mon grand frère", explique-t-elle.
Alors que son petit frère Nagib est autorisé à rester en France parce qu’il est arrivé à l’âge de 13 ans, Lamya, arrivée à l’âge de 14 ans, est expulsable, dénonce le collectif de soutien aux sans-papiers, qui a pris sa défense. Suite à l’arrêté d’expulsion, la jeune fille avait déposé un recours devant le Tribunal administratif de Rennes, et obtenu gain de cause en faisant valoir que deux de ses frères ont obtenu la nationalité française et que les principaux points d’attache de la famille sont désormais en France. Mais la Cour administrative d’appel avait infirmé ce jugement le 25 mars.
Afp
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