Retour en force des charters à Agadir

2 avril 2004 - 14h30 - Maroc - Ecrit par :

Les pratiques commerciales qui consistent à vendre une semaine en demi-pension à 300 euros, dans un hôtel cinq étoiles en front de mer à Agadir, vols, hébergements et transferts compris, ont pour nom « bradage ».

Le jargon diffère, « limitation de pertes chez les uns « , « gestion d’imprévus chez les autres », cela renvoie toujours au même résultat : un glissement de la destination de son positionnement de luxe au bas de gamme. La sanction est immédiate : Agadir, comme le déclare Abderrahim Oumani, président de la FNI, est minée par le phénomène du bradage comme bien des destinations marocaines. La capitale du Souss perd du terrain vis-à-vis des principaux marchés émetteurs et de l’Allemagne en particulier.
Le CRT local, qui vient d’opérer une transition délicate avec un nouveau président n’a pas encore pris le problème à bras-le-corps, à cause de nombreuses divergences, beaucoup d’hôteliers, ceux qui sont adeptes de ces prix, s’arc-boutant sur la nouvelle loi sur la concurrence pour justifier leurs méthodes de vente. A cause de son parc d’hébergement, amorti pour une grande part, et de sa nouvelle offre en rodage, souvent abonnée aux tarifs promotionnels, la destination affiche des prix particulièrement élastiques. De l’avis d’un opérateur, les tarifs affichés sont à diviser par trois. Et si personne ne met en doute le professionnalisme de Fram, Etapes Nouvelles, Maxi… beaucoup indexent de nouvelles pratiques de la part de TO nouveaux qui opèrent un peu comme les low-cost, en vendant à la semaine sous la barre des 170 euros. Le phénomène atteint des proportions alarmantes. Sur le plan des arrivées, février et mars 2004 sont bien meilleurs cette année, selon les hôteliers. Mais, vu la situation, certains en viennent à se demander si cette timide reprise s’est traduite en termes de recettes. Pour le moment, le véritable signal d’espoir semble venir du ciel. D’ici le mois de mai, démarre un important programme de vols charters sur Agadir.
En effet, Royal Air Maroc, souvent bouc émissaire des professionnels gadiris, a mis en place un programme de cinq charters entre l’Allemagne et la capitale du Souss avec le partenariat de trois TO germaniques. Cette annonce faite durant le dernier Salon ITB Berlin ne doit pas pour autant faire pavoiser. Car, pour les professionnels, le mois de mai est encore loin et, comparée aux énormes besoins, la programmation de 700 sièges ne peut être qu’une étape, certes importante, mais à dépasser très vite pour que la destination se redresse sur le marché Allemand.
De plus, il s’agit d’un programme déjà existant, la grande nouveauté résidant seulement dans la programmation : ainsi, au lieu du mardi, jour sans incidence selon les professionnels de la ville (en milieu de semaine, aucune possibilité de formule week-end), des vols ont été déplacés au vendredi. Il s’agit des liaisons au départ de Düsseldorf (vieille revendication), Munich et Frankfurt. D’autres sont toujours programmées le mardi, il s’agit de Hambourg, Hanovre et Stuttgart. Cette dernière catégorie de vols ne part pas avec les faveurs des pronostics, bien que les compagnies concernées aient d’avance décidé d’œuvrer de concert pour la commercialisation, Présent sur le régulier, avec trois vols par semaine Dusseldorf-Casablanca et un quotidien Frankfurt-Casa, RAM accompagnera le programme charter sur Agadir par des opérations de promotion, notamment des éductour.
Mais de l’avis des professionnels, il faudrait éviter à ce que le programme en question ne finisse par basculer dans la combinaison avec Marrakech, option plutôt suicidaire. Cette implication des TO et des transporteurs pourrait les amener à faire jouer la règle des priorités en faveur d’Agadir, handicapée par la faible implication des TO.

Par : Adam Wade pour Aujurd’hui le Maroc

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