La plateforme de streaming Netflix prépare une série documentaire sur la vie de l’ancien roi de Macédoine, Alexandre le Grand, dont le tournage se déroule au Maroc.
L’actualité nourrit le cinéma. Ahmed Boulan, réalisateur des « Anges de satan », en a fait la démonstration. Son 2e long-métrage, coproduit par Sarim Fassi-Fihri, va d’ailleurs sortir sur le grand écran le 7 mars. L’avant-première du film s’est tenue le 28 février à Casablanca.
Le cinéaste rebondit sur l’affaire des musiciens « metalos » et non pas « hard-rocker ». Il y a une différence vestimentaire d’abord et musicale surtout. L’apparition du Hard-rock remonte à la fin des années 60. Les groupes de ce style revendiquent leur filiation à des formations comme Led Zepplin, Deep Purple, Stepenwolf… En revanche, le blak-métal, death-métal sont un prolongement récent de la vague heavy-métal (Black Sabbath, Judas Priest…).
L’affaire, baptisée abusivement « des satanistes », avait fait en 2003, à plusieurs reprises, la une de la presse. A l’époque, un groupe de jeunes mélomanes a été condamnés par la justice. L’affaire prend une tournure politique. L’opinion publique se mobilise. Quelques années plus tard, ce pseudo-procès sera à l’origine d’un film.
« Cette histoire est inspirée de faits réels toute coïncidence est un… », annonce-t-on au générique. La caméra fustige la mentalité dominante d’un « Marock » bien-pensant. Les scènes exploitent ainsi la médiocrité intellectuelle du système. Moteur.
Quatorze mélomanes se trouvent embarqués, dans les deux sens, dans une affaire judiciaire surréaliste. C’est banal, dira-t-on. Peut-être. Ils sont inculpés entre autres pour satanisme. « Un précédent judiciaire existe déjà dans les années 70. Mais il s’agissait d’un dogme religieux et non pas d’un courant social. L’accusation s’est basée sur une disposition pénale très controversée - article 220 - relatif aux infractions à l’exercice des cultes », explique Youssef Wahabi, président de l’Association marocaine de la critique juridique.
Scène « marockaine »
Bouchaïb (surnommé « Bush »), joué par Driss Roukh, et ses copains sont aculés, après une descente de la police, à prouver non seulement leur innocence mais leur foi. La liberté d’expression et de croyance est prise en otage. « Ces jeunes sont tout simplement imaginatifs. Est-ce un tort ? », commente Driss Roukh. Bienvenue à l’inquisition. Son opinion sur cette affaire, en tant que témoin et acteur, a été toujours le même : la liberté prime. Le réalisateur ne se lassera pas de le suggérer.
« Un chat est aussi bon qu’un lapin ? Avouez-le ». « Je suis végétarien », va rétorquer le jeune musicien, Saïd, à l’inspecteur de police (Abdelah Chakiri). Le rôle du claviériste épileptique du groupe est interprété par Rafiq Boubker. « La liberté ne se conceptualise pas. Elle se vit », commente le cinéaste, Ahmed Boulan.
Certains rôles sont peu convaincants. C’est le cas d’une partie de ceux qui incarnent la « gauche Méchoui » venu prêter main forte à la libération des jeunes musiciens. Des scènes du procès pêchent, judiciairement, de quelques altérations. La musique du film, qui comprend un morceau du groupe Anaconda, rend hommage à la scène « marockaine » du métal. Chapeau.
L’Economiste - Faiçal Faquihi
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