Quand les « satanistes » font leur cinéma !

7 mars 2007 - 00h22 - Culture - Ecrit par : L.A

L’actualité nourrit le cinéma. Ahmed Boulan, réalisateur des « Anges de satan », en a fait la démonstration. Son 2e long-métrage, coproduit par Sarim Fassi-Fihri, va d’ailleurs sortir sur le grand écran le 7 mars. L’avant-première du film s’est tenue le 28 février à Casablanca.

Le cinéaste rebondit sur l’affaire des musiciens « metalos » et non pas « hard-rocker ». Il y a une différence vestimentaire d’abord et musicale surtout. L’apparition du Hard-rock remonte à la fin des années 60. Les groupes de ce style revendiquent leur filiation à des formations comme Led Zepplin, Deep Purple, Stepenwolf… En revanche, le blak-métal, death-métal sont un prolongement récent de la vague heavy-métal (Black Sabbath, Judas Priest…).

L’affaire, baptisée abusivement « des satanistes », avait fait en 2003, à plusieurs reprises, la une de la presse. A l’époque, un groupe de jeunes mélomanes a été condamnés par la justice. L’affaire prend une tournure politique. L’opinion publique se mobilise. Quelques années plus tard, ce pseudo-procès sera à l’origine d’un film.

« Cette histoire est inspirée de faits réels toute coïncidence est un… », annonce-t-on au générique. La caméra fustige la mentalité dominante d’un « Marock » bien-pensant. Les scènes exploitent ainsi la médiocrité intellectuelle du système. Moteur.

Quatorze mélomanes se trouvent embarqués, dans les deux sens, dans une affaire judiciaire surréaliste. C’est banal, dira-t-on. Peut-être. Ils sont inculpés entre autres pour satanisme. « Un précédent judiciaire existe déjà dans les années 70. Mais il s’agissait d’un dogme religieux et non pas d’un courant social. L’accusation s’est basée sur une disposition pénale très controversée - article 220 - relatif aux infractions à l’exercice des cultes », explique Youssef Wahabi, président de l’Association marocaine de la critique juridique.

Scène « marockaine »

Bouchaïb (surnommé « Bush »), joué par Driss Roukh, et ses copains sont aculés, après une descente de la police, à prouver non seulement leur innocence mais leur foi. La liberté d’expression et de croyance est prise en otage. « Ces jeunes sont tout simplement imaginatifs. Est-ce un tort ? », commente Driss Roukh. Bienvenue à l’inquisition. Son opinion sur cette affaire, en tant que témoin et acteur, a été toujours le même : la liberté prime. Le réalisateur ne se lassera pas de le suggérer.

« Un chat est aussi bon qu’un lapin ? Avouez-le ». « Je suis végétarien », va rétorquer le jeune musicien, Saïd, à l’inspecteur de police (Abdelah Chakiri). Le rôle du claviériste épileptique du groupe est interprété par Rafiq Boubker. « La liberté ne se conceptualise pas. Elle se vit », commente le cinéaste, Ahmed Boulan.

Certains rôles sont peu convaincants. C’est le cas d’une partie de ceux qui incarnent la « gauche Méchoui » venu prêter main forte à la libération des jeunes musiciens. Des scènes du procès pêchent, judiciairement, de quelques altérations. La musique du film, qui comprend un morceau du groupe Anaconda, rend hommage à la scène « marockaine » du métal. Chapeau.

L’Economiste - Faiçal Faquihi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Cinéma - Ahmed Boulan

Ces articles devraient vous intéresser :

Tournages étrangers au Maroc : des revenus en forte hausse

Les revenus issus du tournage de films étrangers au Maroc ont connu une forte augmentation.

Tourné au Maroc, « Marie » clashé par le public

Les internautes ne sont pas tendres avec le film Marie, tourné à Chefchaouen (Maroc), qui cartonne pourtant sur Netflix depuis quelques jours.

L’actrice marocaine Fadila Benmoussa annoncée morte

Sur la toile, des rumeurs font état du décès de la célèbre actrice marocaine Fadila Benmoussa. Qu’en est-il réellement ?

L’actrice Malika El Omari en maison de retraite ?

Malika El Omari n’a pas été placée dans une maison de retraite, a affirmé une source proche de l’actrice marocaine, démentant les rumeurs qui ont circulé récemment sur les réseaux sociaux à son sujet.

Malade, Aïcha Mahmah expulsée par une clinique

Grâce à l’intervention du ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, l’actrice marocaine Aïcha Mahmah a été admise à l’hôpital mardi pour recevoir un traitement et subir une opération.

L’actrice marocaine Souad Saber met fin de sa carrière

La comédienne marocaine Souad Saber, figure emblématique du cinéma et de la télévision marocains, a annoncé son retrait de la scène artistique marocaine.

Des acteurs marocains exclus ?

L’acteur marocain Mohamed Bahzad, qui a incarné Khamis dans la série Hdidan, dénonce la marginalisation dont il fait l’objet depuis plusieurs années. Il affirme ne participer qu’à des activités caritatives qui ne lui rapportent aucun revenu.

Sur Al Oula, une scène jugée humiliante pour l’homme marocain

L’actrice Sahar Seddiki essuie des critiques de la part des internautes à cause d’une scène de la série dramatique et sociale « Jarah Qadim » (“Une ancienne blessure”), diffusée sur la chaîne Al Aoula pendant le ramadan, la montrant en train de...

Décès de Naïma Bouhmala, le Maroc perd une grande comédienne

L’actrice marocaine Naïma Bouhmala est décédée ce mercredi. Elle était considérée comme l’une des figures marquantes de la scène artistique au Maroc, ayant mené une grande carrière au théâtre et à la télévision.

Dounia Boutazout sous le feu des critiques : sa réponse cinglante

Critiquée par ses collègues pour son apparition dans plusieurs séries et films programmés durant ce mois de ramadan, l’actrice marocaine Dounia Boutazout répond via un post sur son compte Instagram.