Photo : Telquel.ma
« Il est difficile de sortir les gens vivants parce que la plupart des murs et des plafonds se sont transformés en décombres lorsqu’ils sont tombés, enterrant tous ceux qui se trouvaient à l’intérieur », a expliqué un secouriste militaire ayant requis l’anonymat. La plupart des maisons dans les montagnes du Haut Atlas, construites en terre crue, en bois ou en pierre par les populations elles-mêmes sans l’aide d’un architecte, ont croulé sous les violentes secousses.
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Selon un récent article du National Geographic, les architectes locaux réalisent souvent des constructions en terre crue ou en béton parce qu’elles « créent des structures plus froides que le béton, sont moins chères et nécessitent moins d’énergie pour être produites », préservant ainsi ces techniques de construction traditionnelles vieilles de plusieurs siècles.
Mais en dépit des avantages climatiques et économiques, ces habitations sont très vulnérables aux tremblements de terre. Les fortes secousses ressenties à Al Haouz dans la région de Marrakech, dans la nuit du vendredi 8 septembre, ont causé d’importants dégâts dans les villages de montagne les plus reculés. « Le niveau de destruction est […] absolu », a affirmé Antonio Nogales, chef de l’ONG espagnole Pompiers unis sans frontières, depuis Amizmiz, au sud de Marrakech, l’une des zones les plus touchées par le séisme.
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« Là où les tremblements de terre destructeurs sont rares, les bâtiments ne sont tout simplement pas construits de manière suffisamment robuste pour résister aux fortes secousses du sol, ce qui entraîne de nombreux effondrements entraînant de nombreuses victimes », souligne Bill McGuire, professeur émérite de risques géophysiques et climatiques à l’UCL. « Le problème avec les matériaux en moellons et en briques crues pour les maisons plus anciennes, c’est que l’ensemble du matériau est si fragile », renchérit Colin Taylor, professeur émérite de génie parasismique à l’Université de Bristol.
Selon les premières estimations des dégâts établies par le Centre satellitaire des Nations Unies (UNOSAT), plusieurs villes et villages proches de l’épicentre du séisme ont été rasés de la carte. Le séisme du 8 septembre a été le plus meurtrier au Maroc depuis 120 ans, après celui de magnitude 5 qui a frappé la ville d’Agadir en 1960 et fait plus de 13 000 victimes. Plus récemment, en février 2004, un séisme de magnitude 6,4 avait également secoué le nord du royaume, tuant près de 628 personnes.