Maroc : nouvelle tragédie pour les rescapés du séisme

25 octobre 2023 - 07h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Les rescapés du violent et puissant tremblement de terre du 8 septembre se battent maintenant pour survivre aux rafales de vent et aux inondations qui frappent le Maroc. Ils vivent dans des tentes qui ne résistent pas aux intempéries. Face à la situation, les habitants du camp d’Amezmiz ont programmé une manifestation pour protester contre « les carences et l’ambiguïté persistante du gouvernement en matière d’aide financière et de plans de reconstruction ».

« Toutes les tentes ont été détruites. Nous nous sommes retrouvés à nouveau sans abri. Nous avions prévenu, mais personne ne nous a écoutés », a déclaré The New Arab Mouhssin, un habitant du village Douar Douzrou, près de Taroudant. Cet homme de 30 ans a perdu sa femme enceinte, sa mère et un ami proche dans le violent séisme qui a secoué une partie du Maroc. Il a tout de même pu réussir à sauver son fils après avoir passé cinq heures à creuser à mains nues. Actuellement, il affirme que son cœur ne peut plus supporter la tragédie.

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Amezmiz, une autre région touchée par le tremblement de terre, fait face aux inondations après la pluie diluvienne de samedi. Un camp de centaines de villageois qui s’étaient réfugiés dans la région a été inondé. « Au milieu de la nuit, l’eau a commencé à s’infiltrer dans les tentes. Tout ce que j’avais sauvé de ma maison est maintenant en ruine », a déclaré Najat, une mère de trois enfants, désespérée. Les habitants du camp affirment avoir signalé le problème aux autorités avant la pluie, mais qu’on leur a demandé de creuser des tunnels autour de leurs tentes et de rester à l’intérieur.

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Dimanche, les autorités locales sont venues en aide à la population. Des « tentes imperméables » ont été distribuées dans les villages proches de Marrakech. Elles prévoient également de construire un réseau de canaux pour évacuer l’eau de pluie des camps. Aux yeux des villageois, les tentes imperméables ne constituent pas l’alternative durable, car ils craignent le pire avec l’arrivée de la saison des neiges. Chaque année, en novembre, de violentes tempêtes de neige bloquent les routes des villages isolés, isolant pendant des semaines plus de 1 000 villages de l’Atlas, sans accès à l’électricité, aux hôpitaux et aux écoles, est-il précisé.

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Si les villageois ont pu résister aux intempéries ces dernières décennies, ils ne pourront pas faire face à la saison des neiges cette année, car ils sont aujourd’hui sans abri. « Affronter la saison des neiges de cette année en étant sans abri sera une nouvelle tragédie pour la région touchée par le tremblement de terre », affirment les villageois.

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