Maroc : des villageois lancent un appel au roi Mohammed VI

Les habitants d’un village touché par le puissant et dévastateur tremblement de terre, sont en colère contre le gouvernement à cause de l’aide d’urgence qu’ils affirment ne pas avoir encore reçu. Ils appellent le roi Mohammed VI au secours.

Alors qu’un groupe appelé Coordination des victimes du tremblement de terre d’Amizmiz, un village de 14 299 habitants selon le dernier recensement, a annulé une manifestation qu’il organisait mardi pour protester contre « les carences et l’ambiguïté persistante du gouvernement en matière d’aide financière et de plans de reconstruction », après avoir rencontré les autorités locales, des centaines de personnes sont descendues dans les rues. Elles ont scandé des slogans hostiles au gouvernement d’Aziz Akhannouch. « Amizmiz est en panne » en tachelhit. « Vive le roi », ont également scandé les manifestants. Ils implorent le souverain de se rendre à Amizmiz pour vérifier la manière dont les autorités locales appliquent ses décrets.

Les manifestants affirment n’avoir pas encore reçu l’aide d’urgence annoncée par le cabinet royal du roi Mohammed VI suite au violent séisme qui a secoué le Maroc le 8 septembre alors que les responsables locaux ont déjà collecté des numéros de téléphone pour effectuer le transfert des fonds. « Pour beaucoup, les retards qui ont suivi ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », a déclaré à Hespress Mohamed Belhassan, coordinateur du groupe, alertant que l’état des camps où vivent les survivants du tremblement de terre « est catastrophique ».

Les retards dans la distribution de l’aide d’urgence à Amizmiz seront très préjudiciables pour ces rescapés qui luttent déjà pour survivre aux rafales de vent et aux inondations qui frappent le Maroc, leurs tentes ne résistant pas aux intempéries. Ils craignent le pire avec l’arrivée de la saison des neiges. Un phénomène cyclique. Chaque année, en novembre, de violentes tempêtes de neige bloquent les routes des villages isolés, isolant pendant des semaines plus de 1 000 villages de l’Atlas, sans accès à l’électricité, aux hôpitaux et aux écoles.