Pourquoi le Maroc importe-t-il des déchets européens ?

28 août 2024 - 16h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Interpelée au parlement sur l’importation des déchets depuis l’Europe, Leila Benali, la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, a expliqué que cette opération est économiquement très rentable, assurant qu’elle n’aura aucun impact sur l’environnement et les ressources naturelles du royaume.

L’utilisation, le recyclage et la revalorisation de ces déchets importés d’Europe est une opération très rentable sur le plan économique et peu coûteuse, a déclaré Benali, en réponse aux questions écrites des chefs des groupes parlementaires du Mouvement populaire (MP) et du Parti du progrès et du socialisme (PPS) à la Chambre des représentants sur l’intérêt économique de l’importation de plus de 2,5 millions de tonnes de déchets et de pneus usés et ses conséquences sur l’environnement et la santé.

La ministre a en outre assuré qu’elle veillera à la préservation de l’environnement et des ressources naturelles. « L’importation des déchets non dangereux est organisée conformément aux dispositions de la loi 28.008 relative à leur gestion et leur élimination. Elle est également réglementée par des textes d’application, notamment le décret 587.7.25 fixant les conditions et les modalités d’importation, d’exportation et de transit des déchets », a-t-elle indiqué.

À lire : Le Maroc, déchetterie de l’Europe ?

Dans une récente déclaration, la responsable avait précisé que 2,240 millions de pneus usés et 17 024 tonnes d’autres déchets non dangereux devraient être importés dans le royaume depuis la Grande-Bretagne (1,5 million de tonnes), la France (970 000 tonnes), la Norvège (100 000 tonnes), la Suède (60 000 tonnes) et l’Italie (20 000 tonnes), rappelle Al Ahdath Al Maghribia, soulignant que cette opération « ordinaire » avait été menée pour la première fois en 2003 sous le ministre socialiste Mohamed El Yazghi.

Elle a été répétée sous le ministre Adil Douiri, alors en charge de l’environnement et de l’urbanisme, précise-t-on. Pour rappel, la convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et de leur élimination interdit le transfert de déchets dangereux des pays développés vers ceux en voie de développement.

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